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[Handball] Comme un parfum de finale entre Schifflange et Berchem


Face à Berchem, Schifflange a l'espoir de disputer sa troisième finale après celles de 1976 et 1984. (Photo archives Julien Garroy)

Schifflange affronte Berchem, ce mercredi soir en 1/2 finales de la Coupe de Luxembourg, avec l’espoir de disputer sa troisième finale après celles de 1976 et 1984. Jeannot Kaiser, son président, parle passé, présent et futur.

Schifflange dispute ce mercredi, la septième demi-finale de son histoire. Que cela représente-t-il à vos yeux ?

Jeannot Kaiser : C’est quand même quelque chose ! C’est à la Coque dans une superbe ambiance. Et sur terrain neutre ! À mon époque, les finales se disputaient à Differdange. Je n’ai jamais aimé jouer là-bas, c’est une salle qui se prête davantage à un concert qu’à un match de handball. En 76, notre première finale de Coupe de Luxembourg, on la perd à la dernière minute contre… les Red Boys. Pourtant, à six secondes de la fin du temps réglementaire, on menait encore d’un but et on avait la possession de balle. Mais sur une contre-attaque, mon équipier est poussé dans le dos. Les arbitres ne sifflent pas la faute, mais un « marcher ». Le Differdangeois récupère le ballon, tire et égalise. On perdra finalement d’un but aux prolongations. C’était une journée noire. Après le match, nous sommes allés prendre un verre pour noyer notre chagrin.

Vous avez disputé également la finale en 1984…

Oui, et on a perdu contre le Dudelange (18-14) de Marcel Kreuter, LE monsieur handball luxembourgeois de l’époque.

Parlez-nous aussi de cette demi-finale de 1982…

Cette année-là, on affronte le Fola contre qui on s’incline après deux prolongations et deux séances de tirs au but. Seul hic, les arbitres avaient commis une erreur en empêchant ceux qui avaient déjà tiré lors de la première série de tirer à nouveau. Pourtant, à l’époque, on avait le droit de reprendre les mêmes joueurs. Du coup, on avait porté réclamation devant le tribunal fédéral qui nous avait d’ailleurs donné raison. Mais le match n’a pas été rejoué car, pour la petite histoire, il était prévu que le ministre des Sports assiste à cette finale. Et on ne pouvait pas en décaler la date… Mais bon, tout ça appartient au passé, parlons du présent !

Le présent, justement : que vous inspire le fait de voir votre équipe, qui a terminé la saison régulière en championnat sans le moindre succès, dans le dernier carré ?

Ça me fait dire que Schifflange est une équipe de Coupe (il rit) !

En héritant aux tours précédents de Museldall (21-28) puis de Mersch (26-31), vous n’avez pas envie de dire « merci » au tirage au sort ?

Bien entendu! Après, pour en revenir à nos déboires en championnat, il faut se rappeler que l’équipe a été longtemps amoindrie par les blessures de Zvekic, Nemeth, Demaret… Et vu la profondeur de notre cadre, on n’avait pas besoin de ça. Après, il y a des matches qu’on peut gagner. Comme celui contre Diekirch (NDLR : 21-23, 6e j.) où l’on a raté 15 occasions devant le but ! Le jeu est bon, mais on pêche dans la finition.

Qu’attendez-vous d’Alexandru Cioban, prêté cet hiver par Käerjeng ?

Ambidextre, il peut jouer aussi bien arrière gauche que droit. Son association avec Zvekic et Nemeth peut être très intéressante. Et son expérience peut rassurer des jeunes comme Geschwindt et Pereira.

Avec une moyenne d’âge de 21,3 ans, l’expérience n’est-elle pas ce qu’il manque le plus à cette équipe ?

Elle en manque, c’est certain ! Mais je vais souvent aux entraînements et quand je vois les séances de Pascal (Schuster), c’est du solide. Si tout le monde reste et qu’il n’y a pas de blessé, je suis positif pour l’évolution de l’équipe. Même à court terme.

Et pour ce qui est du très court terme et plus précisément cette demi-finale contre Berchem, vous y croyez ?

(Silence) Disons qu’il est toujours possible de rêver… Maintenant, si on regarde les récents résultats obtenus contre Berchem, ce match arrive un peu trop tôt. Si on était la saison prochaine, je vous dirais peut-être autre chose…

Récemment, la commission des présidents des clubs a fait part au conseil d’administration de la FLH de son désir d’élaborer une stratégie pour renforcer la structure de la fédération afin de soutenir les clubs en difficulté. Président de Schifflange, on vous imagine forcément très sensible…

La priorité, c’est de laisser les petits clubs travailler et permettre aux jeunes talents de s’y développer. Recruter un gamin de 17 ans n’est ni profitable au club qui l’engage, ni au joueur lui-même qui restera sur le banc ni à son club d’origine qui se voit encore un peu plus affaibli. Le meilleur exemple est celui d’Armin Zekan qui a rejoint ses deux frères aux Red Boys. Il ne joue pas ou très peu. Et seule la compétition permet de progresser. Maintenant, si à 21-22 ans, un joueur a envie de changer d’air parce qu’il veut gagner des titres, découvrir la Coupe d’Europe, je comprends…

Votre gardien, Loïc Demaret, figure sur les listes de plusieurs clubs ?

Il y a beaucoup de clubs de DN qui l’ont déjà contacté, mais je sais, pour en avoir parlé avec lui, qu’il souhaite rester chez nous, avec ses copains.

Légalement, comment empêcher le pillage des petits clubs ?

C’est difficile… On peut imaginer une indemnité supplémentaire s’ajoutant à celle du transfert. Sinon, l’autre approche serait la double licence. Par exemple, un joueur qui aurait un temps de jeu limité en équipe première à Esch pourrait évoluer aussi à Bettembourg, Rumelange… Faire des partenariats comme cela se fait beaucoup en Allemagne. Après, évidemment, le joueur ne peut pas évoluer dans la même division avec deux clubs différents. Tout ça, ce sont des idées, mais il ne faut pas s’arrêter-là…

À votre arrivée, en 2012, Schifflange était mal en point. Vous avez annoncé que vous quitterez votre poste lors de la prochaine Assemblée générale en juillet. Comment se porte le club ?

C’était le cirque ! Il y a toujours des petits problèmes, mais on est en train de les résoudre. Maintenant, si je pouvais trouver un très bon sponsor avant de partir, je ne serais pas contre. Mais je suis optimiste pour l’avenir. C’est un club familial qui a un très bon entraîneur, de très bons jeunes et Arsène (Welter) s’occupe du management. Cette demi-finale, c’est aussi une récompense pour tous ceux qui travaillent pour ce club.

Entretien avec Charles Michel