Le candidat socialiste à la présidentielle, Benoît Hamon, et son nouveau soutien, Yannick Jadot, ont effectué lundi leur premier déplacement commun dans un restaurant McDonald’s, un lieu « symbolique » de la lutte sociale, pour l’environnement et contre l’évasion fiscale.
Soutenus par la CGT, les salariés de ce restaurant franchisé – et de plusieurs autres du nord parisien – qui assurent pour la plupart gagner 13 euros de l’heure, sans majoration les soirs et les dimanches – ont déposé plainte pour évasion fiscale et sont défendus par l’eurodéputée écologiste, Eva Joly.
« Les choses sont organisées pour que les salariés aient peu de pouvoir » dans ce type d’enseigne franchisée où chaque restaurant ne dépasse le seuil autorisé pour créer un comité d’entreprise, a expliqué Benoît Hamon qui s’est entretenu une demi-heure avec plusieurs salariés et avec le manager, solidaire de ses employés. Il s’est dit d’autant plus sensible à la situation de ce restaurant proche de la Gare de l’Est que plusieurs machines y ont été déployées pour prendre les commandes. Défenseur d’une taxation des robots qui remplacent un emploi humain, il a répété que « Bill Gates (le fondateur de Microsoft, NDLR) valide cette proposition que j’ai faite ». Il a rappelé également son intention d’abroger la loi Travail, au profit d’une nouvelle règle privilégiant la co-gestion comme en Allemagne.
« Ne pas avoir la main qui tremble »
Benoît Hamon a par ailleurs défendu la remise en cause du « verrou de Bercy », qui veut que l’administration fiscale décide seule de saisir ou non le parquet sur une affaire de fraude. Regrettant que ça permette « parfois une appréciation un peu politique des dossiers sur lesquels Bercy s’implique ou pas », il a souhaité que des poursuites judiciaires puissent être déclenchées contre « ceux qui organisent l’évasion fiscale, le fait d’échapper à l’impôt ».
Domicilié au Luxembourg, McDonald’s échappe à la plupart de ses obligations fiscales en France. Sur ce point, le candidat a prôné le principe du reporting -via lequel les multinationales sont obligées de publier leurs données financières- promettant sur ce sujet de « ne pas avoir la main qui tremble ».
Le Quotidien/AFP