Accueil | A la Une | Chris Scott : «Le Luxembourg est un modèle de société d’intégration»

Chris Scott : «Le Luxembourg est un modèle de société d’intégration»


(Photo : Archives Alain Rischard)

Chris Scott est attachée parlementaire pour le groupe socialiste. Elle est particulièrement occupée auprès du SPIC, les Socialistes pour l’intégration et la citoyenneté, un groupe de travail qui prépare activement le festival des Migrations.

On la surnomme «Mama Scott», et on appréciera la subtilité. Au sein du Parti socialiste auquel elle a adhéré il y a 20 ans, cette ex-Miss Luxembourg, ancienne avocate, est surtout connue pour l’action qu’elle mène au sein du SPIC. Pour le festival des Migrations qui se déroulera le week-end prochain, elle annonce que les ministres et députés socialistes viendront donner eux-mêmes des cours de luxembourgeois au public.

Le SPIC vient de se doter d’un nouveau comité. Comment est né ce groupe de travail?

Chris Scott : Il existait un groupe de travail quand je suis devenue membre du LSAP il y a 20 ans qui s’appelait le GTIP : c’était le Groupe de travail pour l’intégration politique. Nous avons travaillé à l’époque sur la double nationalité, car le nombre de non-votants au Luxembourg devenait toujours plus important. Ensuite nous avons eu un groupe de travail qui s’occupait plus particulièrement de la coopération et de l’immigration. Enfin, en 2009, un nouveau groupe de travail est né, le SPIC, les Socialistes pour l’intégration et la citoyenneté, qui regroupe tous ceux qui s’intéressent à ces sujets. Je travaille comme attachée parlementaire auprès du SPIC, et à ce titre, je rédige des rapports.

Ceux qui s’intéressent à ces sujets sont-ils nombreux? D’où viennent-ils?

Nous comptons un peu plus de 170 membres. Le SPIC a fait un travail fédérateur autour de la thématique de l’intégration et de la citoyenneté et a multiplié les échanges avec des socialistes non-luxembourgeois. Les membres des partis qui sont fédérés au sein du Parti socialiste européen et qui résident au Luxembourg peuvent rejoindre le SPIC sans payer de cotisation. Leur présence nous permet d’avoir de très bons contacts avec les différentes communautés. Notre assemblée plénière invite désormais tous les membres non-luxembourgeois du LSAP aux côtés des membres du SPIC. Je voudrais encore préciser que le SPIC n’est pas une sous-organisation du LSAP, mais un groupe de travail. Nous disposons certes d’un budget, mais nous ne le gérons pas nous-mêmes. Ceci dit, nous sommes assez autonomes. Une de nos particularités réside dans le fait que ce n’est pas un député qui préside notre groupe de travail comme il est de tradition, mais un de nos militants. C’était Sosthène Lembella Menga qui était coordinateur depuis 2009, et depuis la semaine dernière c’est Thiago Bernardes Costa, un Brésilien. Dans le comité, on a beaucoup plus de jeunes, ce qui est très encourageant.

Lors de la campagne référendaire pour ou contre le droit de vote des non-Luxembourgeois le SPIC a été étrangement silencieux. Pourquoi?

Nous sommes très actifs dans les campagnes électorales où les non-Luxembourgeois peuvent voter. Nous avons véritablement démarré pour les communales de 2010 avec la première « Revue du SPIC » qui nous a fait connaître. Les étrangers n’avaient pas le droit de vote pour ce referendum, donc on a laissé le parti faire campagne pour le oui. En amont du référendum, nous aurions aimé que les résidents puissent y participer…

Comment les résultats de ce référendum ont-ils été vécus par les membres du SPIC?

C’était une bonne claque. Une énorme déception et des inquiétudes aussi. Les non-Luxembourgeois étaient un peu inquiets car ils ont cru qu’ils étaient perçus comme un danger et ils avaient peur de la suite. Nous ne faisons qu’observer, nous ne jugeons pas.

Quand vous parlez intégration et citoyenneté, c’est surtout à l’échelle européenne?

Oui, nous faisons un gros travail sur les questions européennes. Il y a bien un groupe de travail qui se préoccupe de ces questions au sein du LSAP, mais les membres du SPIC s’y intéressent car ils sont des européens convaincus. Nous affichons d’ailleurs toujours le sigle des socialistes européens, dont nous défendons les valeurs : la cohésion sociale, l’intégration, le vivre ensemble, la démocratie participative, le progrès social et la promotion de la paix. Il existe à travers l’Europe des « city groups » dans les différentes villes pour le Parti socialiste européen. Nous ne sommes pas labellisés « city group », mais nous échangeons beaucoup de documentation sur les questions liées à l’intégration et à la citoyenneté.

Entretien réalisé par Geneviève Montaigu

Retrouvez l’intégralité de cette interview dans Le Quotidien papier de ce lundi