Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Lors du conseil municipal du 27 février, les élus de Villerupt se verront proposer que la Ville « renonce à recevoir sur son ban tout cirque détenant des animaux sauvages ». Une interdiction annoncée… Explications.
Le 27 février, la Ville de Villerupt pourrait décider d’interdire les cirques avec animaux sauvages sur son territoire. « Le terme d’interdiction me gène… Je préfère dire que nous voulons promouvoir des troupes respectueuses des animaux et de leurs spécificités , nuance le maire Alain Casoni. Nous souhaitons envoyer un signal à la population : le bien-être animal est une question importante qui concerne tous les citoyens. »
Lors du conseil municipal de lundi, les élus se verront donc proposer que Villerupt « renonce à recevoir sur son ban tout cirque détenant des animaux sauvages ». En cas d’adoption, la délibération sonnerait comme un événement, les municipalités ayant sauté le pas étant encore rares en Lorraine.
Étonnant, ce point de l’ordre du jour n’est pas pour autant une surprise… Depuis deux ans, la majorité a fait de la protection animale l’un de ses chevaux de bataille. Notamment sous l’impulsion des conseillers Marie-Ange Cougouille, Bernard Ney et Robert Lotterie. Et plus encore de Laura Ragugini, élue déléguée à la citoyenneté et « engagée en faveur de la cause depuis quarante ans ».
Une première étape avait été franchie le 5 octobre 2015. Avec une large majorité, le conseil avait validé que les troupes se produisant en ville devraient désormais être signataires d’une sorte de charte de bonne conduite. Ratifié par un certain nombre de compagnies au niveau national, le document résulte du travail de deux ministères, dont celui de la Culture. Il s’appuie sur l’article L214 du code rural, traitant de la protection des animaux, et sur l’arrêté du 18 mars 2011, « fixant les conditions de détention et d’utilisation des animaux vivants d’espèces non domestiques dans les établissements de spectacles itinérants ».
Depuis plus d’un an, à chaque arrivée d’un cirque à Villerupt, une commission d’élus est chargée de s’assurer du respect de ces textes.
« Pas de dressage sans violence »
Seulement, l’équipe d’Alain Casoni a fini par juger cette mesure insuffisante… « Nous pouvons vérifier qui sont les cosignataires de la charte. Mais nous nous rendons compte que nous ne sommes pas outillés pour dire si ces dispositions sont efficientes pour les animaux », reconnaît le maire.
D’où l’idée d’aller plus loin, vers l’interdiction pure et simple des espèces sauvages. « En 2017, leurs conditions de détention ne peuvent plus être tolérables , estime Laura Ragugini. Aucun animal ne fait un tour de bon cœur. C’est contre nature : les dresseurs utilisent des piques, fouets… D’ailleurs tous les « repentis » le disent : il n’y a pas de dressage sans violence. La place des animaux sauvages, c’est dans le monde sauvage ! »
Reste à définir ce que la Ville entend par animaux sauvages. « Tous ceux qui ne sont pas domestiques », reformule Bernard Ney. Les troupes mettant en scène des « chats, chiens, poneys, chevaux… » seraient encore acceptées. Au sujet des équidés, Laura Ragugini tique, prouvant que les degrés de sensibilité sont divers, même au sein de la majorité. « Je voterai tout de même en faveur de la proposition , ce sera déjà une avancée », concède la conseillère à la citoyenneté. « Un grand pas en avant , considère Bernard Ney. Et ce n’est pas fini ! » Un pas à confirmer ce lundi 27 février.
X. J. (Le Républicain Lorrain)
