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Une année 2016 exceptionnelle pour Dexia


En 2016, la banque Dexia a dégagé un résultat net de 353 millions d'euros. (Photo : AP)

Pour la deuxième année consécutive, la banque Dexia a affiché de bons résultats.

La banque Dexia vient de publier ses résultats annuels pour l’année 2016, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils sont exceptionnels. Sans aucun doute une bonne nouvelle pour ses actionnaires que sont les États français et belge.

Dexia, qui n’est plus une banque au sens traditionnel du terme dans la mesure où l’institution bancaire est en fin de vie et où son but principal est de garantir une liquidation ordonnée (NDRL : dans le jargon bancaire, on parle de «banque en résolution»), a tout de même réussi à dégager un résultat net de 353 millions d’euros. Il s’agit d’une deuxième très bonne année consécutive, Dexia ayant enregistré en 2015 un résultat annuel positif de 163 millions d’euros.

Ce résultat s’explique par des éléments dits «à caractère exceptionnel». Dexia a notamment réussi à récupérer un peu plus de 130 millions d’euros dans un litige avec la banque autrichienne HETA Asset Resolution concernant des obligations. La banque a également récupéré 50 millions d’euros en cédant la tour CBX dans le quartier de la Défense à Paris et a gagné près de 90 millions d’euros sur des éléments de volatilité comptable.

Ces résultats encourageants, Wouter Devriendt, l’administrateur délégué de Dexia, a entendu les nuancer dans un communiqué attaché aux résultats financiers de la banque : «Le résultat positif de l’année 2016 vient renforcer la solvabilité du groupe, un point important dans le contexte de l’année 2017. Ce résultat ne peut cependant pas constituer une base d’extrapolation pour l’avenir, car il s’agit des chiffres d’une banque en résolution qui reste particulièrement sensible à la volatilité du contexte macroéconomique.»

Diminution des crédits toxiques

«En 2017, nous devrons rester attentifs à l’évolution de la base de coûts et poursuivre les mesures de renforcement de la solvabilité. Parallèlement, nous devrons nous atteler à améliorer la gestion de notre risque opérationnel, émanant d’une infrastructure complexe et souvent obsolète. La conduite de la résolution du groupe, dans des circonstances difficiles, n’est possible que grâce à l’engagement quotidien de nos 1 083 collaborateurs et je les en remercie.»

Si depuis 2015 Dexia arrive à consolider ses résultats, la banque fait toujours face à un impact significatif des taxes bancaires et contributions aux fonds de résolution, représentant environ 30 % des charges opérationnelles. De plus, Dexia, qui ne peut pas se permettre de prendre de nouveaux risques sur les marchés, est obligée d’agir avec prudence, notamment au niveau de ses liquidités afin d’anticiper d’éventuelles tensions sur les marchés financiers au cours de cette année qui s’annonce chargée, notamment avec le Brexit, la politique de Trump ou encore les tensions politiques en Italie. À noter également que le groupe Dexia a entamé une réflexion afin d’adapter son modèle opérationnel dans un contexte de réduction de la taille de la banque, qui, rappelons-le, est en fin de vie.

Enfin, Dexia a annoncé une diminution de 33 % de l’encours de crédits «structurés sensibles» (communément appelés crédits toxiques), par rapport à fin 2015 et de 67 % par rapport à mai 2012, pour atteindre 651 millions d’euros au 31 décembre 2016.

Jeremy Zabatta