Environ 390 personnes déboutées du droit d’asile logent dans les structures d’hébergement de l’État. Cette catégorie d’étrangers étant en principe libre de se déplacer, d’autres échappent au radar des autorités.
Le chiffre a été fourni par le ministre de l’Immigration et de l’Asile, Jean Asselborn, en réponse à une question parlementaire posée par les députés de l’opposition Diane Adehm et Gilles Roth.
Alors que Jean Asselborn indiquait, la semaine dernière, qu’un total de 1 224 demandeurs d’asile avaient été déboutés au cours de l’année 2016, il fait savoir qu’environ 390 déboutés sont actuellement pris en charge dans les structures d’hébergement étatiques.
Concernant les pays d’origine de ces personnes hébergées par l’État sur le sol national, Jean Asselborn rapporte que 180 sont issues d’un des pays des Balkans occidentaux et 210 sont pour la plupart originaires de l’Afrique du Nord et de l’Afrique de l’Ouest.
Pour le reste, impossible pour les autorités de livrer des chiffres exacts à un instant T, selon le ministre : «À l’exception des personnes dont la procédure de retour est en cours et qui se trouvent en rétention ou qui font l’objet d’une assignation à résidence, les demandeurs d’asile déboutés sont en mesure de se déplacer librement et de quitter le territoire national à tout moment. Ainsi, le nombre de personnes déboutées se trouvant au Luxembourg varie au jour le jour», souligne-t-il. Avant pour le ministre de préciser que si «certains déboutés retournent dans leur pays d’origine, d’autres s’installent dans d’autres États membres. Enfin, d’autres restent au Luxembourg, tout en ayant quitté les structures de l’OLAI.»
Raisons médicales, identification difficile…
Cependant, l’analyse approfondie du ministre permet de mieux cerner la situation complexe à laquelle est confrontée la direction de l’Immigration. En effet, «certaines personnes quittent le territoire luxembourgeois de leur propre gré après avoir été déboutées de leur demande de protection internationale, et ceci sans en informer la direction de l’Immigration», note Jean Asselborn.
Concrètement, si les déboutés du droit d’asile ne quittent pas le territoire, c’est pour des raisons «multiples et diverses». En effet, explique le ministre, «chaque cas est différent et dépend d’un certain nombre de facteurs». Ainsi, certains déboutés «peuvent profiter d’un sursis à l’éloignement pour raisons médicales, voire d’un report de l’éloignement dans des circonstances où un éloignement est, pendant une certaine période, matériellement et techniquement inexécutable».
Sur ce dernier point, le ministre spécifie que «l’identification des personnes consiste parfois en un exercice épineux qui peut s’étaler sur une période allongée», parce que «cette identification ne se limite pas seulement à la disponibilité des documents d’identification des personnes en question, mais elle dépend dans de nombreux cas aussi de la volonté de coopération du pays d’origine, voire de son ambassade».
Enfin, le ministre ajoute que «certaines personnes disparaissent pour se soustraire à une mesure d’éloignement».
Claude Damiani