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Lie Lie Land

Côté bobards, on pensait que l’Amérique ne ferait pas pire qu’avec George W. Bush. Rappelons que son administration a fait «au moins 935  fausses déclarations sur la menace que présentait l’Irak de Saddam Hussein» (selon l’étude « Faux prétextes»), dont la plus désastreuse restera l’invention d’armes de destruction massive.

Depuis, il faut admettre que l’élève Trump a atomisé le maître. Le nouveau roi des faucons est un vrai serial menteur. La dernière boulette de monsieur «fake news» est monumentale  : Trump a inventé un attentat terroriste en Suède.

Samedi soir, le président américain a rappelé combien il est dangereux d’accueillir des réfugiés, preuve en est «ce qui se passe en Allemagne» et «ce qui s’est passé [vendredi] soir en Suède».

«La Suède? Un attentat? Qu’est-ce qu’il a fumé?», a halluciné l’ex-Premier ministre suédois.

Devant la déferlante mondiale de critiques, Trump a rétropédalé en expliquant qu’il se référait à un reportage de Fox News sur la hausse de la criminalité en Suède… contredit par les statistiques officielles suédoises, le taux de criminalité étant en baisse depuis 2005.

Qu’importe ce nouveau mensonge, la fin justifie les moyens. Trump le sait d’expérience, puisque ses mensonges l’ont conduit jusqu’à la Maison-Blanche.

Il a été le plus gros menteur de la campagne  : 80  % de ses déclarations étaient mensongères, selon le site de vérification des faits, PolitiFact. Un journaliste canadien a même comptabilisé un record de 18  mensonges en une seule journée!

Mais le président américain le plus impopulaire de l’histoire ne connaît sûrement pas la fable d’Ésope. Sans quoi il saurait qu’à force de crier au loup sans raison, on court le risque de se retrouver sans alliés, le jour où il montrera véritablement son museau…

Chaque présidence américaine a dû affronter des crises internationales. Et compter, souvent, sur le soutien de ses alliés. Mais si ceux-ci ne peuvent plus accorder le moindre crédit à son mythomane de président, vers qui les États-Unis se tourneront-ils quand le vent de l’histoire se fera tempête?

Romain Van Dyck