Le supporter du FC Metz n’attend plus une équipe ; il sait que le temps des Pires, Song, Pouget est terminé. Il vient au stade par amour du maillot, pour gagner des matchs de milieu de tableau, parce qu’une saucisse blanche (lëtzeburger grillwurscht dirions-nous ici…) est toujours meilleure en gradins. Et puis, par épisodes, miracle : un enchanteur réveille le feu sacré.
Ce fût Ribery en 2005, qui faisait lever les tribunes latérales dans ses courses folles. C’était Mandragon quelques années plus tôt, en 2001, lorsque le terrible gardien (fêlé, félin ?) s’en aller tirer les coup-francs au nez des attaquants. Des hommes de scène plus que de terrain, des showmen comme on en trouve qu’en NBA.
Samedi soir, c’est confirmé, le FC Metz s’est trouvé un nouvel enchanteur : Cheik Diabaté. L’attaquant malien prêté par Osmanlispor, éblouit Saint-Symphorien depuis son arrivée en janvier. Contre Nantes (1-1), il a carrément porté l’équipe à lui seul, avec une générosité incroyable. À croire qu’il y avait plusieurs numéro 18 sur le terrain ! C’est lui qui a contré tous les corners nantais. De la tête, du torse, du pied gauche : no pasaran !
C’est lui qui a remonté bien des ballons précieux, notamment vers Renaud Cohade, seul messin solide dans le relais. Et que dire de cette remis en pleine course en aile de pigeon dans la deuxième mi-temps ! « Diabaté Do Brasil », commentent les supporters sur Twitter. Avec un style coulant, serein, un peu pataud (1,94 m…) mais tellement élégant. C’est lui surtout, qui a joué l’attaquant véloce, puissant, dont on sait qu’il peut frapper à tous moments.
Nantes a mieux maîtrisé la partie samedi, malgré des déchets étonnants. C’est dire le niveau des Grenats, qui jouent le maintien à chaque match. Mais il y avait Diabaté, nouvel enchanteur, nouveau maitre à jouer, rayonnant par le sourire comme par l’aura. De la vitamine en barre au cœur de l’hiver. Le penalty arraché dans les dernières minutes par Falette était pour lui. La tribune Est, même dégarnie par la sanction du « pétard » lyonnais, pouvait scander « Cheick, Cheick Diabaté ». On ne célèbre pas un penalty comme ça d’habitude… mais le nouveau chouchou d’un stade, plus certainement !
Hubert Gamelon