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Le « Schuldschein », un autre outil pour investir


D'après Christian Merlyn, la crise de 2008 a fait «exploser le marché» et les entreprises ont commencé à se tourner vers ce produit aux multiples avantages libellé en euro ou dans une autre devise. (photo Alain Rischard)

Le Schuldschein est un investissement alternatif allemand qui permet aux petites et moyennes entreprises d’accéder au marché des capitaux.

Ce crédit semi-obligataire est apparu chez nos voisins d’outre-Moselle au milieu du XIXe siècle. En plus des PME, il attire les multinationales qui voient en lui «un autre moyen de trouver de l’argent», selon Christian Merlyn, gestionnaire de portefeuille de la banque privée d’ING Luxembourg.

Schuldschein. De prime abord, le nom a l’air effrayant, mais en réalité, il cache un mode de financement né en Allemagne au milieu du XIX e siècle. « Ce sont des prêts bilatéraux » contenant des « caractéristiques d’obligations ». Ils ne sont « ni enregistrés ni listés », explique Christian Merlyn, gestionnaire de portefeuille de la banque privée d’ING Luxembourg.

La société qui veut émettre des obligations « conclut le schuldschein avec la banque et elle le vend aux investisseurs », poursuit le banquier. Grâce à une « documentation simplifiée », les fonds sont levés plus rapidement et « à moindre coût ». Il faut, selon Christian Merlyn, entre « 8 à 10 semaines pour émettre un schuldschein » et « une quinzaine de semaine en moyenne » pour une obligation.

Un succès

grandissant

Le schuldschein a cette particularité de permettre aux PME « d’accéder au marché des capitaux », soutient Christian Merlyn. « On peut émettre plusieurs tranches » de ce type de crédit. Par exemple, une à « 50 millions à 5 ans et une autre à 50 millions à 7  ans ». La taille moyenne de ce produit est de « 158 millions d’euros », atteste le banquier, tout en assurant que sa maturité moyenne se situe entre « 4  et 8 ans ». Mais « la maturité privilégiée est de 5 à 7 ans ».

La banque, qui sert d’intermédiaire entre l’émetteur et les investisseurs, procèdera à une première analyse de la solvabilité de son client avant de soumettre le projet aux futurs investisseurs (caisses d’épargne et banques régionales allemandes par exemple). Surtout utilisé dans les pays germanophones (Allemagne, Autriche, Suisse), le schuldschein l’est de plus en plus en France, aux Royaume-Uni, dans les pays scandinaves et au Benelux .

Au Luxembourg, par exemple, l’opérateur de satellites SES a émis un schuldschein de 200 millions d’euros en 2008 et la compagnie aérienne de fret Cargolux, un de 60  millions. Ce produit n’attire pas seulement les PME mais aussi « de plus en plus de multinationales » qui voient en lui une alternative pour trouver de l’argent.

Cette opération de financement peut aussi servir à « financer une opération de fusion-acquisition » ou encore « refinancer de la dette ». C’est selon le gestionnaire de portefeuille « un produit d’avenir », « stable » et qui s’est coloré de vert.

Comme les obligations vertes, les «green schuldscheine» servent à financer des projets respectueux de l’environnement.

Aude Forestier