Les cigarettes continueront à se vendre entre 6,50 et 7 euros le paquet, les fabricants ont renoncé à des augmentations de prix malgré des hausses de taxes, au grand dam des professionnels de santé qui se réjouissent en revanche du relèvement des prix du tabac à rouler.
Au 20 février, les blagues de tabac à rouler vont augmenter de plus d’1 euro pour 30g, parfois 1,5 euro, soit une hausse de 15% en moyenne. Par exemple, le paquet de la marque Fleur de Pays passe de 7,40 à 8,50 euros, selon un arrêté paru jeudi au Journal Officiel. Mais les principales marques de cigarettes ne vont pas bouger leurs prix de vente. Les paquets, désormais tous sans logo, de couleur kaki avec des photos choc imposantes, resteront vendus entre 6,50 et 7 euros, comme depuis la dernière augmentation de janvier 2014. Même si dans cette fourchette, quelques marques vont afficher des augmentations légères.
Les cigarettiers ont décidé de rogner sur leurs marges et de ne pas répercuter la nouvelle taxe sur la distribution, décidée à l’automne dans le cadre du budget de la Sécurité sociale, dans un contexte de baisse des volumes vendus (-1,2% en 2016). En France, les fabricants fixent les prix de détail « librement », selon la loi. Ils doivent simplement les faire homologuer par le gouvernement, qui s’assure que ces tarifs ne sont pas inférieurs au prix de revient et à l’ensemble des taxes. « Pour le moment », cette taxe « n’est pas applicable », explique Eric Sensi-Minautier, directeur de la communication chez British American Tobacco, propriétaire de marques comme Lucky Strike et Dunhill. Sous entendu, elle ne se fait pas encore sentir dans les comptes de l’industriel.
Pour Japan Tobacco International en France, Benoit Bas regrette que « le gouvernement accuse les fabricants de ne pas augmenter le prix des cigarettes ». « Il a tout fait pour qu’il n’augmente pas. Il y a quelques mois l’outil principal de la baisse de consommation était le paquet neutre. S’il veut faire preuve de cohérence, le gouvernement peut, comme il l’a fait sur le tabac à rouler, augmenter le minimum de perception sur les cigarettes et les prix des cigarettes augmenteront automatiquement comme ils l’ont fait pour le tabac à rouler. »
Le Quotidien/AFP