L’activité des hôpitaux, écoles et centres de Sécurité sociale était perturbée vendredi matin au Portugal par une grève des fonctionnaires convoquée par les principaux syndicats pour protester contre les coupes salariales et l’allongement du temps de travail.
Depuis le début du programme d’austérité du Portugal en mai 2011, plus de 71 000 postes ont été supprimés dans la fonction publique. (Photos : AFP)
« 35 heures pour tous, augmentations salariales, non aux licenciements ! » pouvait-on lire sur des banderoles accrochées aux grilles des hôpitaux à Lisbonne. Des pancartes proclamant « Fermé pour cause de grève » étaient apposées sur les façades de nombreuses écoles.
« Les fonctionnaires sont à bout, c’est un cri de révolte, ils ne supportent plus les sacrifices », a assuré Ana Avoila, coordinatrice du Front commun des syndicats de la fonction publique qui tablait sur une « forte mobilisation ». L’appel à la grève de 24 heures a été lancé conjointement par les fédérations de fonctionnaires affiliées aux deux principaux syndicats, la CGTP, proche du Parti communiste, et l’UGT, liée au Parti socialiste.
> Coupes et suppressions de postes
Dans le cadre de la politique d’austérité en vigueur depuis quatre ans au Portugal, le Parlement avait adopté l’an dernier une loi instaurant une réduction de 3,5% à 10% des salaires des fonctionnaires supérieurs à 1 500 euros. A l’approche des élections législatives prévues à l’automne, le gouvernement a précisé dans la foulée que ces coupes devaient être réduites de 20% à partir de 2015 et supprimées graduellement au cours des cinq prochaines années.
Ce geste a été toutefois jugé insuffisant par les fonctionnaires, qui ont déjà vu leur travail hebdomadaire passer de 35 à 40 heures fin 2013 et ont subi des coupes de 10% dans leurs pensions de retraite.
Depuis le début du programme d’austérité du Portugal en mai 2011, plus de 71 000 postes ont été supprimés dans la fonction publique qui en compte désormais 655 600, soit une baisse de près de 10%. En échange d’une aide financière de 78 milliards d’euros accordée en mai 2011 par l’Union européenne et le Fonds monétaire international, le gouvernement portugais a mis en oeuvre une stricte cure de rigueur budgétaire.
AFP