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[Luxemburgensia] Réflexions pour l’exil des portugais


Dimanche dernier, le CDMH de Dudelange avait invité à la présentation d’un ouvrage collectif (en langue portugaise), Exílios. Testemunhos de exilados e desertores portugueses na Europa (1961-1974) (ISBN 978-989-20-6449-9). Les trois témoins portugais qui ont contribué au livre, Fernando Cardoso (ancien exilé en France), Rui Mota (Pays-Bas), Antonio Paiva (Luxembourg), ont apporté des témoignages personnels très intéressants. Ensuite, une historienne a demandé aux témoins directs comment l’émigration était organisée concrètement. Elle a voulu savoir d’eux s’il y avait eu des réseaux socialistes (sociaux-démocrates) ou communistes qui organisaient le combat clandestin contre les agents de la dictature. L’un des intervenants a répondu qu’il n’y avait pas eu du tout des réseaux communistes, mais «seulement» quelques groupuscules «marxistes-léninistes» (maoïstes?).

Chaque génération réécrit l’histoire à sa façon. Même certains témoins directs le font, au gré de leurs propres expériences. Ainsi, certains faits sont niés qui apparaissent incommodes par après. Alors que Mário Soares vient d’être commémoré comme l’un des héros de l’histoire pour l’avènement d’un Portugal démocratique, ses compagnons de route, Alvaro Cunhal entre autres, sont refoulés par l’histoire.

Nous retenons la prise de position émouvante du secrétaire syndical du LAV Antonio Paiva, homme de terrain, en charge d’assurer la défense des intérêts sociaux de ses compatriotes, qui témoignait que son activité consistait le plus souvent à rédiger des lettres aux familles des émigrants illettrés exilés au Luxembourg.

Jean Rhein