Georges Richartz a participé aux championnats du monde en 1962 à Esch et en 1969 au Kirchberg. Aujourd’hui, à 75 ans, retiré à Keiwelbach, il garde un œil acéré sur le cyclo-cross.
L’homme, établi à Keiwelbach, dans la commune de Bettendorf, se veut fataliste. «Je suis l’un des derniers coureurs luxembourgeois de cette époque encore en vie. On ne peut rien faire, c’est comme ça», soupire-t-il. Il confesse que depuis quelque temps déjà, il n’est plus allé se ranger du côté des spectateurs, mais il se tient au courant de ce qui passe dans ce qui fut à son époque, sa grande passion, le cyclo-cross. Et sur le plan international, c’est encore plus flagrant, il suit absolument tout. La preuve : «Le Néerlandais Mathieu van der Poel sera à mon avis le grand favori, dimanche à Belvaux, même si le Belge Van Aert est costaud, alors qu’il prétend être blessé. Je n’y crois pas. Comme je ne crois pas que van der Poel soit fatigué. Dans la dernière manche de Coupe du monde, il a volontairement laissé filer…»
Ainsi parle Georges Richartz, 75 ans, marié et père de trois enfants qui ont tâté du cyclisme, mais à l’évidence, pas autant que leur papa.
«Je suis resté amateur parce que j’étais carreleur de profession. C’est d’ailleurs dans un but de prévention de mes genoux que je me suis mis au vélo et ça a marché», sourit celui qui au total aura participé à pas moins de sept championnats du monde dont les deux derniers organisés au pays, en 1962 à Esch-sur-Alzette, donc, puis en 1968 au Kirchberg.
Mauvais souvenir du Dieswé…
«À Esch dans la course amateurs/professionnels, j’avais pris la 23e place de la course remportée par l’Italien Longo et où Charly Gaul avait pris la 5e place. Les organisateurs avaient conçu un parcours pour lui avec une grande montée (NDLR : le Dieswé) qui se passait à vélo. Il était pas mal, mais d’un coup, il a craqué. J’ai trouvé le parcours du Kirchberg plus dur, en 1968 (il avait terminé 33e de la course amateurs remportée par Roger De Vlaeminck). Enfin quand je dis plus dur, c’est surtout la partie de course à pied qui était longue et ce n’était pas mon truc. Je préférais quand on restait sur le vélo.»
De son temps, il aimait s’entraîner aux côtés de Jempy Schmitz, le routier au palmarès bien garni. «J’allais le chercher et on roulait des heures du matin au soir», se souvient-il.
5 000 kilomètres par an
Encore bien vaillant, Georges Richartz qui a pratiqué le cyclisme chez les vétérans jusqu’à l’âge avancé de 58 ans, reste un passionné. «Je fais encore des sorties d’environ 80 kilomètres et chaque année, mon compteur monte jusqu’à 5 000 kilomètres», s’amuse-t-il.
Bref, Georges Richartz reste un passionné. D’ailleurs, demain, il s’est promis de venir assister aux premiers entraînements sur le circuit. «Et je devrais être là ce week-end», prévient-il.
Au fait, que pense-t-il des coureurs luxembourgeois ? «Ils ont un peu de mal en élite et je ne les vois pas terminer dans le top 20 où les meilleurs sont des professionnels. Par contre, Christine Majerus a un très bon niveau. Si elle termine dans le top 10, elle aura bien fait…» Bon pied, bon œil, Georges Richartz !
Denis Bastien