Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Il n’est question que de quelques fractions de seconde avant de savoir lequel des trolls néofascistes sur les réseaux sociaux luxembourgeois a participé ce week-end à la réunion des mouvements de l’extrême droite européenne qui s’est tenue à Coblence. D’aucuns se sont donné un alibi parfait en se plaçant au supermarché La Belle Étoile pour auditionner la langue parlée par les groupes de visiteurs. Certes, les deux trolls aux lauriers académiques sont au-dessus de tout soupçon de manipulation de statistiques.
Nous avons regardé au-delà des frontières nationales et retrouvé quelques études empiriques réalisées pour le compte de la Friedrich-Ebert-Stiftung par une équipe dirigée par Ralf Metzler et Dietmar Molthagen. Mentionnons dans le présent contexte le livre de poche récemment paru au Dietz-Verlag Wut Verachtung Abwertung. Rechtspopulismus in Deutschland (ISBN978-3-8012-0478-5). Ce livret, qui fait partie aujourd’hui d’une vaste série d’études, nous rappelle la célèbre étude sociologique que les scientifiques de l’Institut für Sozialforschung de l’université de Francfort Adorno, Habermas, Marcuse, Fromm, etc. (tous exilés aux États-Unis, jusque dans les années 1950/1960) avaient réalisé au début des années 1930 sur le niveau culturel des membres des milices armées des partis nazi (SA), social-démocrate et communiste (RFB) dans la région industrielle de Francfort-sur-le-Main. Les auteurs n’ont osé publier les résultats de leur enquête qu’au début des années 1970 (chez «suhrkamp»).
Jean Rhein
