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Le CSV vise une large victoire en 2018


«Chers concitoyens, on arrive. Rejoignez-nous !», ont clamé jeudi soir les ténors du CSV. (photo Hervé Montaigu)

L’opération reconquête du pouvoir est lancée pour de bon. Jeudi soir, un Claude Wiseler regonflé à bloc a lancé comme objectif de signer aux législatives un score de «23+», soit bien plus que les 23 députés actuels.

C’est le vent en poupe que le CSV aborde cette année 2017. Le sondage publié cette semaine par nos confrères du Wort et de RTL crédite le parti de 28 sièges et permet aux chrétiens-sociaux de se rapprocher de la majorité absolue. La coalition formée par le DP, le LSAP et déi gréng, qui avait écarté du gouvernement le CSV fin 2013, perdrait selon ce même sondage sa courte majorité avec plus que 26 sièges à la Chambre des députés.

Les esprits trop euphoriques parmi les militants du CSV, présents pour la réception de nouvel an du parti à Niederanven, ont cependant été rapidement calmés par le président Marc Spautz. « On ne peut trébucher que sur nous-mêmes. Les sondages de 2016 sur le Brexit ou sur la présidentielle américaine ont différé du résultat final. Notre volonté est de signer un score qui rendrait impossible de mener une politique sans le CSV. Et pour y parvenir, il faudra faire preuve de solidarité », a clamé le député sudiste. « Nous, réunis ici ce soir, formons l’alternative. Chers concitoyens, on arrive. Rejoignez-nous ! », avait lancé quelques minutes plus tôt Laurent Zeimet, le secrétaire général du parti. « L’ambiance du renouveau est bien présente dans nos rangs. Je ressens cette envie d’enfin lancer la campagne. Tous ensemble, il nous faudra expliquer nos alternatives », a complété Claude Wiseler, qui depuis octobre est officiellement la tête de liste du CSV pour les législatives.

Attaque frontale contre l’OGBL

Le ton est donc clairement donné. Le camp chrétien-social est impatient et prêt à prendre sa revanche dans un peu moins de deux ans. « En faisant preuve de calme et de sérénité », ont répété à plusieurs reprises les ténors du parti. « Je pense qu’il ne faut plus réagir à des attaques personnelles », a d’ailleurs lancé Claude Wiseler en introduction de son discours. Cela n’a pas empêché le chef de file du CSV, mais aussi son président Marc Spautz, de passer de leur côté à l’attaque avec la stratégie désormais bien connue : blâmer les autres pour défendre leur propre politique.

Première victime : l’OGBL et son président, André Roeltgen, sévèrement attaqués jeudi soir par l’ancien syndicaliste devenu président du CSV. « Ce syndicat indépendant nous reproche de mener une politique d’austérité. Or c’est nous qui avons soumis un grand nombre d’alternatives pour rendre plus équitables les réformes du gouvernement en place », s’est échauffé Marc Spautz. Bien avant un possible retour au pouvoir, le divorce avec le premier syndicat du pays semble donc déjà être consommé, alors que le même Marc Spautz a plaidé quelques instants plus tard pour mener «avec les partenaires sociaux» un «débat serein» sur l’organisation du temps de travail…

Le CSV semble continuer à chercher ses alliés dans d’autres secteurs. La Banque centrale ou la Cour des comptes ont ainsi une nouvelle fois été louées hier soir pour leurs avis critiques sur la gestion des finances publiques par le gouvernement actuel. « En cette période de forte croissance, il faudrait mettre de l’argent de côté au lieu de creuser un déficit d’un milliard d’euros. Le CSV ne compte pas faire payer cette dette aux générations futures », a répété Claude Wiseler.

Son discours, la tête de liste l’avait commencé en faisant un tour d’horizon du sombre tableau international qui prédomine actuellement. Un coup d’essai pour prouver sa qualité d’homme d’État ? En tout cas, Claude Wiseler n’a pas hésité à distribuer les claques à l’adresse du LSAP et du DP, leur reprochant de mener une politique irresponsable, faite de cadeaux pour sauver la mise sur le plan électoral. « Cela n’est pas notre façon de faire de la politique », a tranché Claude Wiseler, en mettant à plusieurs reprises en avant ses «alternatives», sans trop les détailler. « On a besoin de calme, de cohérence, de fiabilité, de prévisibilité et de professionnalisme », a conclu le chef de file du CSV, plus que jamais prêt à en découdre.

David Marques