Alors que le Luxembourg se cherche un stade d’athlétisme pour succéder au Josy-Barthel, Roberto Traversini détient peut-être la solution. Ce n’est encore qu’un projet, mais le bourgmestre de Differdange le prend très au sérieux. La preuve, il a déjà reçu l’approbation du ministre des Sports, Romain Schneider, et les communes voisines sont prêtes à soutenir le projet.
La destruction annoncée de l’antique stade Josy-Barthel n’est pas une bonne nouvelle pour les athlètes du pays. Si les footballeurs et les rugbymen trouveront une arène flambant neuve à la Cloche d’or, les coureurs, sauteurs et lanceurs, eux, seront les grands perdants de l’affaire. On ne leur propose qu’un aménagement du stade de l’Institut national des sports (INS), au Cents. Un anneau étriqué de 6 pistes seulement (au lieu des 8 répondant aux normes internationales), sans vraiment de tribunes. Finalement, le seul stade d’athlétisme aux normes sera celui de Diekirch, qui n’est pas tout neuf et qui est décentré par rapport au bassin de population.
C’est là que Roberto Traversini a eu une idée. Puisqu’il paraît acquis que la capitale ne souhaite pas se doter d’un nouvel équipement, pourquoi ne pas construire un stade muni de tous les équipements pour l’athlétisme chez lui? Il faut se souvenir que la troisième ville du pays est ambitieuse. Après le fiasco du Livangegate, Differdange avait déjà proposé de doter son nouveau Parc des Sports de tribunes supplémentaire pour en faire le stade national de football. L’option n’avait pas été retenue.
La réflexion pour l’athlétisme est déjà poussée, car les plans de l’avant-projet sont sur le bureau du bourgmestre. « Le stade serait implanté à l’emplacement de celui de Woiwer, où joue actuellement le CS Oberkorn », explique-t-il. Disposé perpendiculairement par rapport au terrain actuel, il serait doté des fameuses huit pistes, d’une tribune ainsi que d’un parking sous la pelouse.
Mercredi, Roberto Traversini a rencontré les bourgmestres des communes voisines : Sanem (Georges Engel), Pétange (Pierre Mellina) et Käerjeng (Michel Wolter). « Les trois trouvent l’idée intéressante et pourraient participer au projet », assure le député-maire écologiste. Le ministre des Sports, Romain Schneider, a également été mis dans la confidence. « Il approuve l’idée et a confirmé que l’État pourrait financer la piste à hauteur de 50 % », relève-t-il.
«On pourrait signer dans l’année»
Roberto Traversini reconnaît que les plans actuels sont à retoucher : « La tribune de 500 places est trop grande, tout comme les infrastructures sous le stade, notamment les vestiaires et d’autres salles. » Mais il est enthousiaste et persuadé que sa commune profiterait beaucoup d’un tel équipement. « Il y a le complexe scolaire de Woiwer juste à côté et avec l’arrivée de Lunex (NDLR : l’université du sport) l’année dernière, construire un stade comme celui-ci serait logique », estime-t-il.
Il reste évidemment la question la plus épineuse à régler, celle de la facture. « Un stade comme celui-ci reviendrait à 14 millions d’euros environ , affirme-t-il. Même avec les subventions de l’État sur la piste et l’aide des autres communes, il en resterait entre 7 et 8 millions à notre charge. Ce qui est beaucoup. » Mais pas rédhibitoire non plus.
Quant au calendrier, il est aujourd’hui forcément hypothétique. « Si tout le monde se met d’accord, cela peut aller vite, assure Roberto Traversini. On pourrait signer dans l’année. » Ce serait ambitieux, d’autant que les élections communales auront lieu en octobre prochain. Le bourgmestre prévient : « Moi, je continue à travailler sans me soucier des échéances électorales, mais, bien sûr, je n’engagerai pas la commune sur un tel projet si nous sommes à deux ou trois semaines du scrutin .»
Le projet n’est donc que dans les starting-blocks, le conseil communal n’a pas encore été consulté. Mais Roberto Traversini y croit. Il est persuadé que la commune tirerait grand bénéfice d’un tel stade et en premier lieu le club de la ville (Red Boys Differdange – Union athlétique de Pétange, RBUAP). Sans compter que le Cercle athlétique de Belvaux (CAB) – si la commune de Sanem est partenaire – profiterait également d’un saut qualitatif conséquent de ses conditions d’entraînement.
Erwan Nonet