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Cattenom : une priorité centrale


Hier, le projet industriel en cours de la centrale nucléaire a fait l’objet d’un point détaillé. Tout comme les résultats de l’an passé, jugés en progrès.

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Les vents du nucléaire sont souvent contraires et soufflent différemment d’une centrale à l’autre. En ce moment, ils sont plutôt favorables sur le Nord mosellan. (Photo : archives Le Quotidien)

Depuis la route nationale qui conduit jusqu’au centre nucléaire de production électrique (CNPE) de Cattenom, les quatre cheminées massives fendent timidement le brouillard peinant encore à se dissiper à la mi-journée. Les colosses de béton crachent leur épaisse fumée, diluée dans la grisaille.

Mais hier après-midi, il n’y avait guère que le ciel du Nord mosellan de brumeux. Dans l’enceinte de la centrale, la météo s’y fait plus radieuse. Point de nuages, semble-t-il, au-dessus des réacteurs. Car le bilan de l’année écoulée et les prévisions 2015, objets de la conférence de presse du jour, sont au beau fixe.

C’est Guy Catrix, directeur du CNPE, qui le dit. Il s’appuie pour cela sur les indicateurs statistiques. Ceux de la sûreté d’abord, priorité de la centrale de Cattenom. Un seul événement, relatif aux « caractéristiques de serrage d’une pompe de graissage », a été classé de niveau 1 sur l’échelle internationale de référence INES (qui compte sept paliers). De même, un seul arrêt automatique a affecté le fonctionnement d’un réacteur.

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En matière de sécurité du personnel, autre exigence quotidienne du CNPE, la direction note « des progrès depuis une dizaine d’années ». En 2014, le taux de fréquence d’accidents entraînant un arrêt maladie par millions d’heures travaillées était de 2,4. En comparaison, la moyenne française se situe entre 15 et 20. Un résultat encourageant, « même si dans ce domaine-là, on reste extrêmement prudent », insiste Guy Catrix.

Dans le prolongement des questions de sécurité, tout ce qui relève de la radioprotection fait l’objet d’un « travail en profondeur, avec notamment des contrôles renforcés au plus près des chantiers », précise le directeur. Mesure essentielle, quand on sait que quelque 2 000 personnes (près de 1 400 salariés et 500 intervenants prestataires) gravitent chaque jour autour des installations du site.

Préoccupation majeure également, celle de l’environnement. Des efforts ont été déployés afin de réduire l’empreinte écologique de la centrale. De quoi se féliciter, estime Guy Catrix en livrant quelques chiffres significatifs. Notamment « les rejets liquides » des unités de productions totalisant 0,81 gigabecquerels (GBq), bien loin du seuil limite fixé à 20 GBq.

Même satisfaction en ce qui concerne « les rejets gazeux », de l’ordre de 1,1 GBq, là aussi très loin de la limite à 50 GBq. Pour ce qui est des « déchets solides », chacune des quatre tranches en a produit 248 m3 l’an passé. Conditionnés, ils sont ensuite acheminés vers le centre de stockage de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra).

En termes de production, Cattenom fournit 36,1 milliards de kWh. Ce qui représente « deux fois la consommation d’électricité de la Lorraine » et pèse 8 % de la production nationale d’EDF. Un mot, enfin, sur la contribution économique du CNPE. En 2014, les travaux de maintenance des installations ont généré 68 millions d’euros, « dont les deux tiers sont confiés aux entreprises locales et régionales ». D’un point de vue fiscal, 103 millions d’euros de taxes et impôts remplissent les caisses de l’État.

En bref, contrairement aux apparences d’hier, il fait grand beau à Cattenom. De bon augure pour le projet industriel engagé cette année. À tel point qu’ici, on aime à ambitionner une exploitation de la centrale « au-delà de 40 ans ». Les vents du nucléaire sont souvent contraires. Favorables à Cattenom, incontrôlables du côté de la voisine de Fessenheim, plus que jamais dans l’œil du cyclone.

De notre journaliste Alexandra Parachini