La vente de Novo Banco est « un fiasco », a estimé samedi Carlos César, président du Parti socialiste au pouvoir au Portugal, évoquant le scénario d’une « nationalisation » temporaire de la banque née en 2014 des décombres de Banco Espirito Santo.
« Le gouvernement doit résister à une vente ruineuse. Les propositions, telles qu’elles sont sur la table actuellement, sont presque vexatoires », déclare-t-il dans un entretien à l’hebdomadaire portugais Expresso.
« L’objectif final est la vente » de Novo Banco, « mais la nationalisation peut être une étape en vue d’une reprivatisation ultérieure », précise Carlos César.
Le gouvernement tente ainsi de faire monter les enchères, alors que l’offre du fonds d’investissement américain Lone Star, désigné mercredi par la Banque du Portugal comme le « candidat le mieux placé », reste nettement en-dessous des attentes.
Lone Star, déjà présent au Portugal dans l’immobilier et la distribution, a proposé 750 millions d’euros pour acquérir 100% de Novo Banco et s’est engagé à augmenter le capital de la banque dans les mêmes proportions.
Or, l’État portugais comptait récupérer les 4,9 milliards d’euros injectés en août 2014 conjointement avec les banques dans Novo Banco, qui avait hérité des actifs jugés sains de la BES après sa faillite sur fond d’irrégularités comptables.
Autre écueil, Lone Star a réclamé une « garantie de l’État » pour se prémunir contre les risques liés à un investissement dans la banque, condition qui a été rejetée catégoriquement par le ministre des Finances, Mario Centeno.
Un premier appel d’offre avait échoué en septembre 2015, les trois offres fermes des groupes chinois Anbang et Fosun et de l’américain Apollo ayant été jugées insuffisantes.
Une nationalisation de Novo Banco irait cependant à l’encontre des engagements du Portugal vis-à-vis de la Commission européenne, qui avait fixé au 3 août 2017 la date butoir pour la vente de cette banque de transition.
Le Quotidien/AFP