La sanction est tombée : la rencontre entre Metz et Lyon, durant laquelle des pétards avaient été jetés avant d’être interrompue, sera rejouée à huis clos. Le club messin est, par ailleurs sanctionné de deux points de pénalité.
Peu avant 22h, ce jeudi, Bernard Serin, le président du FC Metz a quitté les locaux parisiens de la Commission de discipline de la Ligue de football professionnelle après avoir été auditionné (comme l’a été le gardien lyonnais Anthony Lopes). « L’enquête a été disséquée, chacun a pu s’exprimer. Je suis confiant », disait-il alors.
«Incompréhensible»
Une heure et demie plus tard, lorsque le verdict est enfin tombé, le discours n’était plus tout à fait le même. « C’est une décision incompréhensible car elle signifie que désormais dans le football français, les clubs sont devenus des otages de quelques individus à qui on confère le pouvoir d’influencer sportivement les compétitions. »
Dans le viseur du dirigeant messin la décision de la LFP de retirer deux points à son équipe. « Compte tenu de la gravité des faits, le FC Metz se voit infliger trois points en moins, dont un avec sursis », a expliqué Sébastien Deneux, le président de l’instance disciplinaire.
Alors certes, la rencontre du 3 décembre dernier à Saint-Symphorien entre Metz et Lyon, durant laquelle des pétards avaient été jetés sur le gardien de l’OL Anthony Lopes avant d’être interrompue, devra être rejouée « à huis clos » et à une date à déterminer par la Commission des compétitions. Une décision assez logique. Mais sportivement, ce retrait de points interpelle et, surtout, pénalise sérieusement le club à la Croix de Lorraine qui pointe désormais à la 19e place de Ligue 1 (avec 17 pts), celle de premier relégable.
«Nous réservons le droit de faire appel»
« Le FC Metz est une victime et la Commission a choisi de punir l’une des victimes pour dissuader les vrais coupables qui ont pourtant été interpellés et placés sous contrôle judiciaire , a poursuivi Bernard Serin. Nous nous réservons bien entendu la possibilité de faire appel de cette décision qui n’aidera en rien à lutter contre la réitération de ce genre d’incidents. »
«Inédite et sévère»
« Cette décision est inédite et sévère, mais elle sanctionne des faits inédits et totalement intolérables , a justifié, de son côté le président de la Commission de discipline, Sébastien Deneux. Les pétards ont de manière objective attenté à l’intégrité physique du gardien lyonnais. Il est intolérable qu’un acteur d’un match puisse être touché. »
«Absence de solidarité»
De son côté Philippe Hinschberger, l’entraîneur du FC Metz a déploré « l’absence de solidarité du foot français. On menait, et là on doit rejouer le match et on nous enlève deux points. Ça fait cinq points de moins pour moi. On ne s’attendait pas à ça. Le sentiment qui va dominer dans le vestiaire, ça va être le dégoût. Pour moi, cette sanction ouvre des portes énormes car ça peut arriver dans tous les stades ».
Autrement dit, la question reste de savoir si une décision aussi lourde de conséquences sur le plan sportif pourra être éventuellement la même pour n’importe quel club… Pour rappel, la saison dernière, cette même commission de discipline avait « simplement » décrété la fermeture du virage Nord du stade Gerland à titre conservatoire après des jets de pétards lors du match Lyon – Saint-Étienne. Pourtant, un stadier avait perdu deux doigts…
Jean-Sébastien Gallois (Le Républicain Lorrain)