La compagnie aérienne à bas coûts Ryanair a annoncé mercredi avoir transporté 117 millions de passagers en 2016, un nouveau record, soit 15% de plus sur un an.
Un porte-parole de la compagnie a précisé que cette forte hausse s’expliquait «par des tarifs au plus bas et qui continueront de diminuer en 2017, la création de nouvelles liaisons et l’ouverture de nouvelles bases à travers notre réseau européen». La compagnie irlandaise, première en nombre de passagers transportés en Europe, a ainsi commencé à desservir ces derniers mois l’aéroport de Toulouse-Blagnac (France) ainsi que le Luxembourg.
Elle est en train d’ouvrir une demi-douzaine de nouvelles bases, notamment en Allemagne et en Europe de l’est, et a annoncé en outre ces dernières semaines qu’elle intensifiait sa desserte de villes comme Cardiff (pays de Galles) et Aberdeen (Ecosse) au Royaume-Uni, ou Faro (Portugal) et Zadar (Croatie) parmi les destinations prisées des vacanciers. Le porte-parole de Ryanair a aussi mis en avant le succès du programme clientèle «Always Getting Better», lancé en 2013 pour redresser l’image d’une compagnie habituée jusque-là à rudoyer ses consommateurs sous l’excuse de leur offrir les meilleurs prix.
Entamé après une série d’avertissements sur résultats, ce tournant stratégique consiste à améliorer le service aux passagers, en permettant par exemple un deuxième petit bagage gratuit en cabine ou en attribuant gratuitement un numéro de siège. Ces changements portent leurs fruits et Ryanair engrange depuis des hausses de ses bénéfices et de son nombre de passagers, au point de viser désormais les voyageurs d’affaires.
L’entreprise a néanmoins subi au deuxième semestre l’impact de la décision des Britanniques de quitter l’UE, qui a entraîné une dégringolade de la livre, coûteuse pour Ryanair. La compagnie réalise en effet un gros quart de son chiffre d’affaires sur le marché britannique: la dépréciation de la livre réduit en conséquence le montant de ses recettes converties en euros. Le directeur général de la compagnie, Michael O’Leary, fervent opposant au Brexit, a d’ailleurs prévenu que Ryanair allait freiner son développement au Royaume-Uni au profit de l’Italie, de la Belgique et de l’Allemagne.
La croissance du chiffre d’affaires au Royaume-Uni devrait être ramenée de 15% en 2016 à 6% cette année. La compagnie n’en reste pas moins très optimiste pour ses perspectives générales et prévoit de transporter 130 millions de passagers lors de la période de 12 mois d’avril 2017 à mars 2018.
Le Quotidien/afp