Debbie Reynolds, une des dernières grandes actrices de l’âge d’or d’Hollywood, a succombé à une attaque mercredi, quelques heures seulement après le décès de sa fille Carrie Fisher, la célèbre princesse Leia de Star Wars.
Le décès de la comédienne âgée de 84 ans, révélée par la comédie musicale Chantons sous la pluie en 1952, a été annoncé par le site spécialisé dans les célébrités TMZ. Les services d’urgence ont été appelés peu après 13h (21h GMT) au domicile du fils de Debbie Reynolds, Todd Fisher, à Beverly Hills.
TMZ a indiqué que l’actrice avait été bouleversée par le décès de sa fille Carrie Fisher, la veille, à seulement 60 ans. Debbie Reynolds avait posté sur Facebook un bref message mardi. « Merci à tous ceux qui ont su embrasser les dons et les talents de ma fille géniale et adorée ». Citant des sources familiales anonymes, TMZ assure que Debbie Reynolds s’était rendue au domicile de son fils pour discuter de l’enterrement de Carrie Fisher. « Elle voulait être avec Carrie », a déclaré Todd Fisher au site du magazine Variety.
Avec ce double décès, 2016 s’affirme encore davantage comme une année noire pour les artistes. « Je n’arrive pas à me souvenir d’une année avec autant d’avis de décès de gens de ce calibre », a déclaré l’acteur et animateur de télévision Al Roker.
Le rôle de sa vie
Mère et fille avaient entretenu toute leur vie une relation complexe, déstructurée par le show business. Un documentaire sur leurs rapports, « Bright Lights : Starring Carrie Fisher and Debbie Reynolds » a été projeté lors du dernier festival de Cannes et doit être diffusé en mars sur la chaîne américaine HBO. « Nous avons perdu un talent unique et un trésor national. Survenant si peu de temps après la mort de sa fille, Carrie Fisher, c’est vraiment une double tragédie », a réagi Gabrielle Carteris, présidente du SAG, un syndicat d’acteurs du petit écran.
Si Carrie Fisher incarnait un des personnages phares du cinéma moderne, Debbie Reynolds était une des dernières images vivantes de l’âge d’or du cinéma américain. Elle a à peine 20 ans, en avril 1952, lorsque sort ce qui reste sans doute, à ce jour, la comédie musicale la plus connue de l’histoire du cinéma, Singin’ in the Rain. Le monde y découvre une boule d’énergie de 1,57 m, aux cheveux courts et aux yeux verts, qui interprète Kathy Selden, une jeune femme indépendante aux multiples talents. Ce sera le rôle de sa vie. « Le personnage me ressemblait beaucoup à l’époque », disait-elle dans un entretien à l’American film institute. « Je n’avais pas peur. J’ai foncé », se souvenait-elle. « Je n’avais jamais dansé. Donc danser avec Gene Kelly et Donald O’Connor en trois mois (de préparation), tout le monde aurait dû renoncer. Mais je me suis dit : allons-y. »
Née le 1er avril 1932 à El Paso (au Texas), Mary Frances Reynolds, de son vrai nom, avait déjà été repérée, à 16 ans, par le grand studio MGM après avoir remporté un concours de beauté en Californie. Après Chantons sous la pluie, elle tournera dans plusieurs comédies musicales, dont La reine du Colorado, qui lui vaudra une nomination aux Oscars en 1965. A partir des années 70, elle faisait des apparitions régulières à la télévision, notamment dans la série Will et Grace. En 1955, elle épouse le chanteur et acteur à succès Eddie Fisher, avec lequel elle aura ses deux enfants, Carrie et Todd. Le couple divorcera dès 1959, détruit par la liaison d’Eddie Fisher avec l’actrice Elizabeth Taylor, qui était la meilleure amie de Debbie Reynolds. Suivront deux autres mariages, également conclus par des divorces. Son deuxième mari, Harry Karl, dilapidera l’essentiel de la fortune de sa femme. Debbie Reynolds plaisantait régulièrement sur sa malchance en amour. Pour subvenir aux besoins de ses enfants, l’actrice se produira ensuite à Las Vegas, où elle aura même son propre casino.
Le Quotidien/AFP