L’appareil transportait 92 personnes, dont une soixantaine de membres des chœurs de l’Armée rouge. Selon les autorités russes, il n’y a pas de survivants.
Un avion militaire russe transportant 92 personnes, dont une soixantaine de membres des chœurs de l’Armée rouge qui allaient célébrer le Nouvel an avec les soldats russes déployés en Syrie, s’est abîmé dimanche matin en mer Noire peu après son décollage. Le ministère russe de la Défense a affirmé qu’il n’y avait «pas de signes de survivants». Quatre corps ont été retrouvés.
Le Tupolev Tu-154 avait décollé à 5h40 heure locale (3h40 en France) de la ville d’Adler, située au sud de la station balnéaire de Sotchi sur la mer Noire, pour un vol régulier à destination de la base aérienne russe de Hmeimim, près de Lattaquié, dans le nord-ouest de la Syrie, selon le ministère de la Défense cité par des agences de presse locales. Selon les services russes chargés des investigations, qui ont ouvert une enquête pour mettre au jour d’éventuelles infractions aux règles du transport aérien, l’appareil avait fait escale à Sotchi pour être ravitaillé en kérosène.
Les équipes de secours ont retrouvé un premier corps à six kilomètres du littoral de Sotchi, a indiqué à ces agences le porte-parole du ministère de la Défense, Igor Konachenkov. L’avion transportait 84 passagers et huit membres d’équipage, a précisé le ministère, selon lequel des équipes de secours ont été dépêchées dans la zone pour tenter de retrouver l’appareil. Ils se rendaient en Syrie pour participer à des fêtes du Nouvel an sur la base aérienne de Hmeimim.
«Des débris de l’avion Tu-154 du ministère russe de la Défense ont été retrouvés à 1,5 kilomètre du littoral de la ville de Sotchi, à une profondeur de 50 à 70 mètres», selon le ministère.
Transport de médicaments
La liste des passagers publiée par le ministère comprend 64 membres de l’Ensemble Alexandrov, connu lors de ses tournées à l’étranger sous le nom de chœurs de l’Armée rouge, huit militaires dont le directeur de l’Ensemble Valéri Khakhilov, huit membres d’équipage, neuf journalistes, deux hauts fonctionnaires civils et la responsable d’une organisation caritative respectée en Russie, Elizavéta Glinka. Cette dernière, connue du grand public comme «Docteur Liza», transportait des médicaments pour l’hôpital universitaire de Lattaquié, a précisé le directeur du Conseil des droits de l’homme auprès du Kremlin, Mikhaïl Fedotov, dans une déclaration citée par l’agence Interfax. «Nous avons espéré un miracle jusqu’au bout», a-t-il déclaré, rappelant qu’elle était «aimée de tous».
Les chaînes publiques de télévision Pervy Kanal, NTV et Zvezda ont indiqué avoir chacune trois employés à bord de l’avion.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré aux agences russes que le président Vladimir Poutine avait été informé de la situation et qu’il était tenu au courant de l’évolution des recherches. «Il est trop tôt pour dire quoi que ce soit. Le président attend que la situation s’éclaircisse», a-t-il affirmé, cité par les agences russes, ajoutant que le président Poutine était en contact constant avec le ministre de la Défense Sergueï Choïgou.
Campagne militaire en Syrie
Une enquête criminelle a été ouverte pour déterminer si des manquements aux règles de sécurité aérienne sont à l’origine de l’accident, a indiqué le Comité d’enquête russe, organisme chargé des principales affaires. Les enquêteurs interrogent actuellement le personnel technique chargé de préparer le décollage de l’appareil, a-t-on précisé de même source. Le ministère de la Défense a dépêché sur place une commission dirigée par un ministre adjoint, Pavel Popov, selon son porte-parole.
Plusieurs Tu-154, un appareil de conception soviétique, ont eu des accidents par le passé. En avril 2010, un appareil de ce type transportant 96 personnes dont le président Lech Kaczynski et de hauts responsables polonais s’était écrasé en tentant d’atterrir près de Smolensk (ouest de la Russie), et tous ses occupants avaient été tués.
La Russie mène depuis septembre 2015 une campagne militaire, notamment aérienne, en Syrie pour soutenir le régime du président syrien Bachar al-Assad, un allié de longue date. Quelque 4 300 militaires russes sont déployés en Syrie, et la Russie continue d’y renforcer sa présence militaire. Vladimir Poutine avait ordonné vendredi d’agrandir les installations portuaires militaires russes à Tartous, dans le nord-ouest de la Syrie, censées devenir une base navale russe permanente dans ce pays en proie à un conflit sanglant depuis 2011.
Le Quotidien/afp