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Collecte de jouets : les élèves jouent aux lutins pour les réfugiés


Grâce aux jeunes impliqués dans le projet orchestré au profit de Caritas, les jouets arriveront au centre pour réfugiés d'ici Noël. (photo Alain Rischard)

Un projet pédagogique d’une classe mosaïque du lycée technique de Bonnevoie a permis de récolter 28 caisses de jouets pour le centre de réfugiés de Differdange.

Ils étaient cinq élèves issus d’une classe mosaïque du lycée technique de Bonnevoie à participer au projet pédagogique «Service Learning». Les classes mosaïques ont pour vocation de lutter contre le décrochage scolaire en proposant aux élèves qui ont montré un comportement difficile en classe (absentéisme, agressivité, etc.) un soutien personnalisé afin qu’ils puissent renouer avec l’école et continuer leurs études jusqu’au diplôme. Le passage en classe mosaïque se cantonne habituellement à quelques semaines.

L’année dernière, le projet avait été dédié à la Stëmm vun der Strooss, pour les sans-abris et les personnes nécessiteuses. Cette année, l’action a été réalisée au profit de Caritas qui gère le foyer pour réfugiés de Noppeney. «Nous avons voulu privilégier les réfugiés car c’est l’actualité évidemment, mais c’est aussi parce que les enfants manquent de beaucoup de choses dans les foyers. C’est pourquoi nous avons particulièrement mis l’accent sur eux, cette année, avec une collecte de jouets», explique Patrice Entringer-Schmitt, régente du projet pour le lycée.

Au-delà de l’aspect social, le projet comporte plusieurs objectifs. Celui de responsabiliser les élèves qui ont maîtrisé le projet de bout en bout. Ce sont eux qui ont réalisé un flyer avec l’aide d’un professeur de design, qui ont mené une véritable campagne de communication auprès des autres élèves, et même plus largement, grâce aux réseaux sociaux. «Les élèves du lycée ont été mis à contribution, mais pas seulement, grâce au pouvoir des réseaux sociaux nous avons eu des dons de jouets de gens que nous ne connaissions pas de Niederanven», poursuit Patrice Entringer-Schmitt.

Être utile à la communauté

En tout, ce sont 28 caisses de jouets qui ont été récoltées. Les élèves se sont également occupés de collecter, trier et ranger tous les jouets dans les cartons. «Il y a des jouets qui sont encore tout neufs dans leurs emballages, les gens ont été généreux. J’étais présent à la fin du projet pour trier et mettre les jouets dans les cartons car j’ai passé deux semaines en classe mosaïque. Je me suis senti utile avec ce projet. Même si je ne me suis pas impliqué personnellement, cela m’a fait réfléchir sur la thématique des réfugiés. Après tout, ils ont fui leur pays, ils sont venus sans rien pour la plupart. Ils ne parlent pas la langue, ils n’ont pas encore de maison, il faudrait faire plus de petites choses pour les aider à s’intégrer. Je suis content d’avoir pu participer à ce grand projet», explique Dimitri, 16 ans, très fier de donner un sourire aux enfants réfugiés dans quelques jours.

Le but est donc pour ces jeunes un peu difficiles, ou en tout cas présentant quelques problèmes comportementaux, d’apprendre à être utiles à la communauté, de ne pas penser qu’à eux-mêmes. Ces projets permettent aux élèves de s’oublier pour se concentrer sur d’autres personnes qui connaissent des situations bien plus difficiles que les leurs. Une belle leçon d’humilité en somme, qui en plus sert à d’autres.

En 2016, les projets ont porté sur la thématique des réfugiés, mais elle change au fil des programmes. D’autres projets de «Service Learning» sont en cours de définition avec Caritas Luxembourg, mais également avec d’autres organisations, des communes, etc. Outre le caractère ponctuel d’un projet comme celui-là, le service Young Caritas aide les jeunes à s’engager à plus ou moins long terme auprès de personnes défavorisées. Ainsi, tous les ans, quelque 200 jeunes font du bénévolat solidaire avec Young Caritas.

Audrey Somnard