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Rénovation à Schifflange : faire du neuf avec du vieux


Le bâtiment sera comme neuf à la fin 2017. Pour l'instant, il y a du boulot. (photo Isabella Finzi)

Comment une maison classique, très énergivore, peut-elle se transformer en une habitation parfaitement vertueuse ? La preuve par l’exemple à Schifflange.

Le 55 rue des Fleurs est l’expression de la maison traditionnelle du sud du pays. Incluse dans une bande érigée dans les années 1950, elle sent cette Minette ouvrière qui s’est en grande partie fait la malle. Le quartier est résidentiel, sans charme particulier. Pourtant, derrière cette façade en travaux, c’est un projet-pilote original qui est en train de se réaliser. La bâtisse décatie se transforme en maison modèle : mieux que passive, elle va produire davantage d’énergie qu’elle n’en consomme.

« Nous avons déjà relevé ce défi avec le bâtiment de l’administration de la Nature et des Forêts à Diekirch mais il s’agissait d’une nouvelle construction », avance le ministre du Développement durable et des Infrastructures, François Bausch. « Ici, nous voulions montrer ce qu’il est possible de faire dans une maison unifamiliale comme il y en a beaucoup dans le pays. » Un troisième bâtiment «0+» sera également mis en construction prochainement : le lycée technique des professions de santé, à Ettelbruck.

L’idée est de montrer l’exemple. «Les particuliers peuvent être effrayés par des travaux de ce type, ajoute le ministre. Nous montrons ce qu’il est possible de faire et tout le secteur de construction pourra profiter de cette expérience.»

Tout était à refaire. Seul le squelette de la maison (et encore…) a été conservé. Danielle Mathias, architecte de la division du patrimoine de l’administration des Bâtiments publics dresse le tableau : «Avant notre intervention, la classe énergétique était « H » (NDLR : l’avant-dernier niveau), la classe d’isolation « I » et la classe de performance énergétique en matière de CO2 « G »». Les murs et la toiture n’étaient pas isolés, les fenêtres ne comptaient qu’un simple vitrage, les ouvertures laissaient passer une quantité d’air et les ponts thermiques pullulaient. Bref, un cauchemar pour l’environnement.

Près de 670 000 euros hors taxes

Isolation tous azimuts, fenêtres à triple vitrage, chaudière à pellets, ventilation mécanique avec récupération de chaleur… la métamorphose est intégrale. Tous les appareils électroménagers seront de classe A++. Pour produire de l’électricité, le toit sera recouvert de 70m² de panneaux photovoltaïques sur ses deux versants (exposition est/ouest). La production sera de près de 12 000 kWh par an, soit la consommation de 65 frigos ou une distance de 118 000 km parcourue en voiture électrique. Sur la lucarne arrière (5 m2), les panneaux solaires thermiques contribueront à la production d’eau chaude.

Bien sûr, tout cela a un coût. Le budget de cette rénovation n’est pas une paille : 670 000 euros hors taxes (598 euros le m3). Les architectes estiment que le surcoût par rapport à des transformations classiques est d’environ 20%. «Un surplus qui sera amorti par la production d’électricité», fait remarquer François Bausch. «Et puis, ajoute le directeur de l’administration des Bâtiments publics, Jean Leyder, les particuliers ne sont pas obligés de réaliser tous les travaux d’un seul coup.»

Le chantier s’achèvera fin 2017, après une année de travaux. Il faudra ensuite attendre un peu, sans doute une année, pour dresser précisément le bilan énergétique qui déterminera les nouvelles performances du bâtiment. Il devrait passer en catégorie A pour sa performance énergétique, en catégorie B pour son isolation thermique et en catégorie A pour ses émissions en CO2. Un saut dans le futur bien de l’esprit COP21.

Erwan Nonet

Un commentaire

  1. Super article sur la Renovation et son coût.
    Merci