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Les carburants dans le collimateur


Depuis des années, les ventes et les recettes de carburants diminuent au Luxembourg. (illustration Alain Rischard)

Le Groupement pétrolier se réjouit que le gouvernement ne s’attaque pas «radicalement» aux carburants fossiles.

Depuis des années, les ventes et les recettes de carburants diminuent au Luxembourg. Pour anticiper cette baisse, le gouvernement a commandé en 2014 une étude qui a été dévoilée récemment. Elle livre plusieurs enseignements. D’abord, il faut retenir que 75 % des carburants sont exportés, le reste étant donc consommé par la flotte locale. Cependant, l’étude estime que le tourisme à la pompe au sens strict ne joue plus qu’un rôle marginal, bref, les étrangers se rendant au Luxembourg uniquement pour faire le plein se font rares.

Autre chiffre significatif, si les bénéfices associés à la vente de carburants (2,1 milliards d’euros par an) sont importants, ils le sont moins que les «effets négatifs globaux occasionnés par cette vente» : les dégâts sanitaires et environnementaux liés aux carburants sont en effet chiffrés à 3,5 milliards d’euros.

Un constat qui pousse le gouvernement à accélérer la transition vers la mobilité douce.

Les coûts de la mobilité électrique

Le Groupement pétrolier luxembourgeois (GPL) a tenu lundi à réagir à cette étude. Il confirme, d’abord, que le tourisme à la pompe «se situe largement en dessous des 10 %» des ventes. «Nous partageons aussi le souci du gouvernement en place d’améliorer la qualité de l’air dans des endroits précis, par une fiscalité sur les voitures de leasing, qui oriente le client vers un choix de carburants moins polluants.»

Et le GPL partage aussi «le souci du gouvernement concernant la diminution des ventes ces dernières années et la diminution des rentrées financières pour le budget de l’État».

Par contre, le GPL «se distance néanmoins avec véhémence de certaines conclusions du rapport de l’expert, surtout en ce qui concerne le rapprochement de toutes sortes de coûts soi-disant liés à la vente des carburants au Luxembourg, coûts qui seraient majoritairement exportés. En effet, ces coûts sont imputés aux carburants, alors qu’on pourrait aussi bien les imputer aux moteurs par exemple.» De plus, «le rapport préconise une électrification de la mobilité sans analyser aucunement les coûts liés à cette forme de mobilité».

Enfin, le Groupement pétrolier se dit rassuré «du fait que le gouvernement ne compte pas changer radicalement la fiscalité sur les carburants fossiles qui risquerait de mettre en danger tout un secteur». Tout comme il se réjouit qu’un groupe de travail interministériel ait été mis en place pour trouver des mesures afin d’atteindre les objectifs climatiques et de qualité de l’air «tout en maintenant l’équilibre au niveau des recettes budgétaires».

Le Quotidien