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Travailleurs détachés : sept pays dont le Luxembourg appellent à plus de protection


Les ministres du Travail réclament notamment une "rémunération équivalente à celle des travailleurs du pays d'accueil dès le premier jour de leur détachement". (illustration Alain Rischard)

Les ministres de sept pays de l’UE, dont le Luxembourgeois Nicolas Schmit, ont cosigné une tribune publiée lundi par le quotidien Le Monde et appelant à mieux protéger les travailleurs détachés en Europe, notamment en termes de rémunération.

« Nous sommes attachés au projet européen, à ses réalisations et, notamment, aux grandes libertés de circuler au sein de l’Union », écrivent-ils en préambule, « c’est pourquoi nous voulons le préserver et lui redonner tout son sens, celui d’un réel espace de prospérité et de liberté pour 500 millions d’Européens ». « Pour y parvenir, il nous faut renforcer nettement la dimension sociale de ce marché intérieur », expliquent les ministres du français, allemand, belge, luxembourgeois, hollandais, autrichien et suédois, qui prônent une « convergence sociale vers le haut ».

« Traitement digne et équitable des travailleurs et liberté de circulation ne peuvent pas être considérés comme antagonistes. La liberté de circuler ne doit pas être la liberté d’exploiter », insistent-ils, en appelant à l’adoption de la directive révisée de 1996 sur le détachement de travailleurs. Les huit ministres (deux pour la Belgique) estiment que « les travailleurs détachés doivent pouvoir bénéficier de conditions de vie et de travail décentes et d’une rémunération équivalente à celle des travailleurs du pays d’accueil dès le premier jour de leur détachement ».

Ils réclament aussi « une concurrence loyale entre les entreprises européennes ». Les signataires s’en prennent particulièrement aux « sociétés boites aux lettres qui se créent avec pour seule raison sociale de profiter des écarts de coûts salariaux entre les pays de l’Union européenne ». La directive révisée, proposée en mars par la Commission européenne, vise à aligner les conditions des travailleurs détachés sur celles des travailleurs locaux. Mais elle a été refusée par 11 pays, en majorité d’Europe de l’est, qui y ont appliqué la procédure européenne du « carton jaune », obligeant la Commission européenne à revoir sa copie.

Le Quotidien/AFP