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Jet de poubelle et tentative d’étranglement : un couple à la barre


photo archives LQ

Un ex-couple comparaissait jeudi à la barre pour coups et blessures réciproques. L’homme conteste avoir étranglé sa compagne sur le sofa, le 19 octobre dernier à Neudorf.

« La veille, elle avait précisé qu’elle se lèverait à 6  h. Elle avait dit qu’elle ferait les pâtisseries. À 7h30, elle était encore au lit. Elle m’a réveillé à 9h40. Ensuite elle était à la bourre. Il y avait partout des pâtisseries. Je l’ai aidée à les finir. »

Des pâtisseries brésiliennes à l’origine de l’altercation entre le couple? C’est en tout cas de cette manière que le prévenu (25 ans) a commencé par s’expliquer à la barre, jeudi matin. Avec son ex-compagne (30 ans), il comparaissait devant la 12e chambre correctionnelle pour coups et blessures volontaires. Le 19 octobre 2016 en fin de matinée, le couple s’était violemment disputé dans son appartement à Neudorf.

À la barre, le prévenu a juste reconnu avoir jeté la poubelle en métal sur sa compagne, mais pas volontairement. Il explique qu’à l’époque ils fumaient beaucoup de cannabis. Même si ce jour-là ils n’avaient rien consommé, la dispute avait dégénéré. « J’ai commencé à piquer une crise .»

Le prévenu conteste toutefois avoir étranglé sa compagne pendant plusieurs secondes et l’avoir approchée avec le couteau. Quant au couteau, il aurait voulu le retourner contre lui-même : « J’ai fait une prière et j’ai dit que le seul moyen, c’est que je parte. Elle m’a supplié de ne pas faire cela. » Il avait fini par se couper les veines.

Or son ex-compagne est formelle pour dire qu’il l’a bien attaquée volontairement avec la poubelle. Résultat des courses  : un nez fracturé. Pour sa part, la prévenue conteste lui avoir notamment porté un coup dans le dos  : « À aucun moment, je ne l’ai attaqué, sauf au moment où je me suis défendue. »

Alors qu’en portant plainte à la police, elle avait déclaré qu’il avait essayé de la viser avec un couteau de 30 cm, jeudi à la barre, elle n’avait pas de vraie explication pour sa blessure au doigt. Mais elle a maintenu sa version selon laquelle son compagnon l’avait jetée sur le canapé et étranglée avec les deux mains.

Interrogée sur la cause de l’altercation par le tribunal, elle a indiqué  : « Il pense que quand je suis à la maison, ce n’est pas bien. Il faut que je travaille .» Depuis le 19 octobre, le couple est séparé.

Douze et huit mois avec sursis requis

Me Sam Ries, l’avocat de l’homme, réclame 1 000 euros de dommages et intérêts pour son client ainsi qu’une indemnité de procédure de 500 euros. Après avoir cité la consommation de cannabis et les problèmes financiers du couple, il a demandé au tribunal de prononcer des travaux d’intérêt général. Me Vãnia Fernandes, l’avocate de la femme, a estimé que sa cliente s’est légitimement défendue. « Ma cliente est une victime. C’est reconnu par la procédure de violence domestique. C’est une erreur qu’elle se trouve sur le banc des prévenus », a-t-elle plaidé avant de demander son acquittement.

Or pour la représentante du ministère public, c’était « une dispute violente où les deux parties ont attaqué l’autre personne ».  « On ne résout pas les problèmes ainsi. La violence physique n’est jamais une solution », a-t-elle enchaîné avant de requérir douze  mois de prison à l’encontre du prévenu et huit mois à l’encontre de la prévenue.

Le parquet demande d’assortir les peines d’un sursis probatoire avec l’obligation de consulter le service de consultation et d’aide pour auteurs de violence, Riicht Eraus. Enfin, le parquet a requis une amende à l’encontre des deux prévenus.

Prononcé le 22 décembre.

Fabienne Armborst