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Tourisme à la pompe : il reste de la marge


Le Méco appelle le gouvernement à encourager les transports verts. (illustration Isabella Finzi)

L’étude sur la consommation de carburant n’est pour le Mouvement écologique qu’un premier pas dans la bonne direction. D’autres mesures doivent suivre.

Le Mouvement écologique (Méco) continue de mettre la pression pour revoir le modèle économique et financier du pays. Ce dernier repose depuis de longues années sur le tourisme à la pompe, donc le fait que l’État profite des très abondantes recettes générées par les accises que des automobilistes étrangers paient sur le carburant achetée au Grand-Duché.

Le Méco tient à saluer la publication de l’étude revendiquée pendant de longues années sur cette branche spécifique de l’économie nationale. «Pour la première fois, une branche économique est analysée en tenant compte de son impact sur l’environnement et la santé», se félicite l’ONG dans un communiqué. «Il s’agit d’un saut qualitatif de taille qui doit aussi servir de modèle pour l’analyse d’autres branches de l’économie. C’est le seul moyen de pouvoir mener un débat objectif sur les avantages et désavantages de ces activités», enchaîne le communiqué.

Globalement, le Mouvement écologique évoque donc un premier pas dans la bonne direction. Bien d’autres doivent néanmoins encore suivre, souligne l’association écologique. Cela est d’autant plus vrai que l’étude sur la consommation de carburant au Luxembourg démontre que son coût, évalué à 3,5 milliards d’euros, est bien supérieur aux recettes qu’elle permet d’engranger, évaluées à 2,1 milliards d’euros. Ces chiffres constitueraient une «incitation claire» à remettre en question la stratégie actuelle.

Une opération déficitaire

Le Méco relève également une série d’incohérences au niveau de la méthodologie de l’étude commandée par le gouvernement. La définition du tourisme à la pompe n’est ainsi pas claire, déplore l’ONG. Seules voitures privées et les kilomètres effectués par elles au Grand-Duché auraient été pris en compte. Les détours faits par les voitures mais aussi les camions pour venir faire le plein au Luxembourg n’auraient pas été comptabilisés, fait remarquer le Méco. Ce mode de calcul ferait que le tourisme à la pompe ne constituerait que 4% du coût total de la consommation de carburant, ce qui ne correspond pas à la réalité pour l’association.

Autre hic : seules les recettes des ventes de tabac et alcool, mais non pas le coût de leur consommation, auraient été prises en compte.

Au vu de cette opération globalement déficitaire, le Mouvement écologique appelle le gouvernement à plus fortement taxer le diesel, à trouver des moyens pour limiter les exportations de carburant, à rendre plus attractif le cadre fiscal pour acquérir des voitures électriques et hybrides et à encourager le transport sur les rails.

Le Quotidien