Né en 2013, le groupe de rock DFXX sort son premier album. « Drivin’ Me Bad » sera présenté au public vendredi, lors d’une soirée de lancement au Rocas café.
Les petites scènes grand-ducales et de la Grande Région n’ont plus beaucoup de secrets pour Gianmarco, Edgar, Caroline et Paul, les quatre membres de DFXX. Les grandes scènes pourraient elles aussi leur ouvrir désormais leurs portes avec la sortie de ce premier album, Drivin’ Me Bad. Un album de bon vieux rock, sans suffixe ni préfixe. Ici pas question de pop-rock, de hard rock, de folk rock ou d’electro rock. Que du bon vieux rock, classique, standard, brut, avec de beaux riffs de guitare, une bonne basse bien dynamique et une batterie très présente.
Ce style est le résultat de la rencontre entre deux anciens collègues de travail – Gianmarco Liacy et Johan «Edgar» Wetta – qui avaient commencé à répéter un peu ensemble pour tuer le temps et retâter des instruments avec le guitariste Paul Porcelli et la batteuse Caroline «K’ro» Morilhat. «Une rencontre improbable», note Gianmarco, le chanteur et guitariste du groupe, précisant que les âges des quatre membres de FXX sont différents, tout comme les provenances. Mais un amour commun pour le rock des années 70 à 90 réunit tout ce petit monde depuis l’été 2013.
«On pensait juste jouer comme ça, pour passer le temps, mais ça a fonctionné d’entrée entre nous. On s’est donc lancés assez rapidement dans l’écriture.» Un EP 4-titres, simplement intitulé EP, viendra concrétiser, fin 2014, ce travail en commun. Deux ans plus tard, voilà donc le premier album de DFXX. De ce nom sibyllin, on ne saura pas grand-chose. Peu importe. «Ça c’est nous !», lance le frontman du quatuor en prenant l’album entre les mains. «C’est très rock’n’roll dans la démarche, reprend-il. On a composé notre musique, on a écrit nos paroles, sans vouloir ressembler à qui que ce soit ou à quoi que ce soit. On ne cherche pas à faire une musique lisse, propre ou trop étudiée, on veut que ça reste brut et instinctif. De toute façon, on n’a aucun plan de carrière dans la musique. On fait ça pour le plaisir.»
Un plaisir partagé avec ce Drivin’ Me Bad, un très bel objet qui attire l’œil avant de faire plaisir aux oreilles. Le son n’est peut-être pas propret – l’album a été enregistré dans un bar dans les conditions du live – mais les riffs sont bons et l’ensemble n’a à rougir d’aucune comparaison.
Un voyage dans les ruelles sombres
La composition est collective, les textes étant principalement l’œuvre d’Edgar et Gianmarco. Retravaillés au niveau linguistique avec Paul, né en Écosse, les textes proposent aux auditeurs tout au long des 10 titres une promenade à bord d’un taxi. «Un taxi un peu fou», qui, sans négliger les belles artères, n’hésite pas à s’aventurer «dans les ruelles sombres, où l’on peut voir des réalités pour le moins bizarres». Rotten Candy se penche sur le culte de la beauté de plus en plus présent dans notre société de l’apparence et des réseaux sociaux. Rose raconte une vie entière de manière imagée. Et Straight parle «de cet état d’esprit qui te fait foncer pour aller jusqu’au bout quand tu as une idée dans la tête». Gianmarco explique : «Ce sont des chansons toujours avec des points de départ personnels, mais qui s’étendent ensuite à une sorte d’observation de notre société.»
En attendant que les grandes salles lui fassent confiance, DFXX s’est déjà produit, entre autres, au Liquid à Luxembourg, au No Man’s Land à Volmerange-les-Mines, à La Scène à Metz, chez les bikers des Black Wolves à Differdange. Et la formation a encore choisi une petite scène pour fêter la sortie de son premier album, celle du Rocas dans la capitale. «Nous, ce qu’on veut, c’est jouer, insiste le chanteur. On n’a pas la prétention de jouer sur de grandes scènes devant plein de monde. Et puis, on aime les concerts dans les bars, ils ont toujours une atmosphère spéciale. C’est ce qui nous ressemble !» Pour Gianmarco et ses acolytes, encore une fois, le principal est de se faire plaisir. Et pour cela, rien ne vaut une salle bien pleine (bien que petite) et un public bien chaud (bien que pas très nombreux) !
Pour ceux qui ne pourront se libérer vendredi, Drivin’ Me Bad sera ensuite disponible, dès le lendemain, aussi bien en ligne qu’en CD chez quelques disquaires bien approvisionnés. Pour la version vinyle, il faudra attendre le premier trimestre 2017 !
Pablo Chimienti
Vendredi à partir de 21h30. Entrée : 10 euros (avec l’album)/ 5 euros (sans l’album)
site internet : dfxx.rocks