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Le chef étoilé Michel Roth entre en gare de Metz


Selon une information émanant de la SNCF, le chef étoilé Michel Roth devrait reprendre le buffet de la gare de Metz, Le Grand Comptoir, dès l’année prochaine. (photo archives RL/Gilles Wirtz)

Le chef étoilé et Bocuse d’or originaire de Sarreguemines, Michel Roth, pourrait prendre les commandes du restaurant de la gare de Metz au cours de l’année 2017. Retour en Moselle d’un enfant du pays.

Selon une information émanant de la SNCF, le chef étoilé Michel Roth devrait reprendre le buffet de la gare de Metz, Le Grand Comptoir, dès l’année prochaine. Joint vendredi soir, Michel Roth reste prudent sur cette annonce : « C’est vrai que je suis en contact depuis quelques mois déjà, mais, pour l’instant, si le projet est en cours, il n’est pas complètement finalisé. Il reste beaucoup de détails à régler. »

Bistronomique

Néanmoins, l’idée lui tient à cœur. Il s’agirait de faire de l’adresse, après rénovation, un rendez-vous gourmand, mais aussi accessible en journée, avec des plats oscillant entre 10 et 50 euros, et une carte plus travaillée en soirée : « Il ne s’agit pas d’envisager d’ouvrir un restaurant gastronomique. Mais plus un établissement chaleureux où l’on pourrait passer un bon moment. » Une formule « bistronomique » en quelque sorte selon le chef originaire de Sarreguemines qui a, durant une trentaine d’années, gouverné les cuisines du Ritz à Paris et est, aujourd’hui, aux commandes de sa propre société de conseil en gastronomie.

À ce titre, il occupe, notamment, depuis 2012, le poste de chef exécutif et conseiller culinaire de l’hôtel Président Wilson de Genève et élabore des menus pour la compagnie aérienne Air France. Titré à d’innombrables reprises, meilleur ouvrier de France en 1991 et, surtout, Bocuse d’or la même année, Michel Roth a toujours été très lié à sa terre natale où, paradoxalement, il a fait ses armes, mais n’a jamais tenu son propre restaurant.

Son parcours exceptionnel ne l’a, cependant, jamais éloigné totalement de son département d’origine puisqu’il lui est souvent arrivé de se retrouver derrière les fourneaux du restaurant fondé par ses parents à Hambach – l’Hostellerie Saint-Hubert – et géré de nombreuses années par son frère Hubert : « Je n’ai pas pour habitude de me disperser. Mais, c’est vrai que ce projet à Metz m’a tout de suite interpellé parce qu’il se passe chez moi et que je suis très attaché à ma région. »

Une signature de plus

Cet ancrage, s’il se réalise, devrait se faire dans plusieurs mois sous l’impulsion de la filiale Gares & Connexions de la SNCF qui multiplie les signatures dans ses gares : le chef médiatisé par M6, Thierry Marx, a inauguré un restaurant gare du Nord, à Paris, mi-novembre, Eric Fréchon l’avait précédé dans cette démarche deux ans plus tôt en ouvrant un établissement gare Saint-Lazare, tandis qu’Alain Ducasse, lui, devrait s’installer gare Montparnasse autour de 2018-2019.

Stratégie payante puisque les gares se transforment en véritables centres commerciaux et pôle d’activités pour les villes, et sont devenues une source de revenus considérables pour la SNCF.

Celle de Metz a, depuis longtemps, pris le train du changement en accueillant la Fnac, en proposant de nouveaux services et en investissant lourdement dans ses infrastructures. L’arrivée de Michel Roth, qui pourrait signer la carte bistronomique d’un « buffet de la gare » revisité et organiser ses équipes, sans y être présent à temps plein évidemment, serait un gros atout tant pour la dynamique du quartier Impérial en pleine mutation avec l’émergence du complexe Muse, que pour celle la ville de Metz qui, après avoir attiré des stars de l’architecture et du design comme Philippe Starck, pourrait voir maintenant son nom associé à celui d’un des plus illustres cuisiniers de la planète. La cerise sur le gâteau.

Thierry Fedrigo (Le Républicain Lorrain)