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[BGL Ligue ] Fabrizio Bei : « Je ne veux pas d’euphorie à Differdange »


Fabrizio Bei, fier d'avoir cru en Dwayn Holter, a déjà levé l'option pour une saison supplémentaire. (photo Melanie Map's)

Fabrizio Bei refuse même que la presse s’emballe après la conquête de la 2e place par son Differdange aux dépens du Fola. Pourtant, le président du FCD03 le reconnaît : l’explosion de certains garçons et de bons choix durant l’été rendent aujourd’hui les choses plus simples.

Le Quotidien : Ça ne vous a pas rendu un peu euphorique ce succès contre le Fola? Fabrizio Bei : Non, pas euphorique, mais ce qui m’a plu, c’est de voir l’équipe jouer ce football pendant 45  minutes et même un peu au-delà. J’avoue, ça m’a même fait énormément plaisir parce que ça faisait longtemps que je n’avais plus vu jouer Differdange de cette manière. Hier (NDLR  : dimanche), notre équipe a été meilleure et même l’adversaire l’a reconnu. On a montré qu’on savait jouer au football et c’est une bonne pub pour le football luxembourgeois.

Une bonne pub pour vous surtout.

C’est vrai qu’on a pu montrer des choses aux gens de l’extérieur et que ça va jouer dans la tête de nos joueurs. Mais désormais, c’est fini. Maintenant, c’est Käerjeng. Parce que là, ce sera une bataille. On ne s’attend pas à recevoir des fleurs parce que dorénavant, les équipes nous attendent : on a pris une certaine envergure. Mais pour l’UNK, je sais que les joueurs ont encore l’élimination en Coupe de la saison dernière en tête (NDLR : défaite 3-2 en 8 e de finale). De toute façon, je ne veux pas d’euphorie à Differdange!

Parce qu’après tout, malgré votre excellent parcours, vous restez scotchés à quatre longueurs du F91?

Quatre points, c’est énorme! Et Rosport (NDLR  : 1-1 lors de la 1 re journée, le 7 août) me reste tellement en travers de la gorge! Mais voilà, notre dernier joker, on l’a déjà presque gaspillé à Rumelange (0-0). Maintenant, on n’a plus le droit de perdre. Mais si on a la continuité, on peut y croire. Le F91 peut perdre des points! Et disputer une sorte de finale contre eux en avril (NDLR : le 9 avril, pour le compte de la 21 e  journée), ce serait bien. Au moins, qu’on fasse en sorte que cette fois, notre rêve dure jusqu’à la fin. Parce qu’on a fait bien des saisons où l’on avait déjà sept à huit points de retard très tôt et tout était déjà fini.

Vous avez quand même fait de bons choix cet été, non?

C’est vrai qu’on s’est un peu renforcés. Pour le coach, on a été critiqués. On nous a  demandé  : « Mais pourquoi vous ne gardez pas Thomé? » Moi, je connais la mentalité de Carzaniga. Il l’a amenée et les résultats suivent. Maintenant, il faut confirmer. Alors oui, c’est vrai aussi, Fleurival nous apporte de la tranquillité. Mais c’est facile de crier victoire maintenant…

Il y a aussi eu le «pari» Dwayn Holter…

Holter, c’était un challenge pour moi. Quand je l’ai pris, il était par terre et personne n’y croyait plus. Moi si. D’ailleurs, tout le monde riait quand on l’a pris. Je savais qu’en le suivant de près, en le bichonnant, ça pouvait marcher. Quand il est venu la première fois au bureau, je lui ai dit  : « Écoute, tu as une étiquette scotchée sur le front et elle dit « perdu pour le football ». Soit tu l’ôtes, soit tu évolues en divisions inférieures d’ici deux ou trois ans ». Après, Jean-Philippe Caillet (NDLR  : son directeur sportif) m’a aussi un peu forcé la main en me disant « ce gars-là, il a quelque chose ». Il a surtout l’âge de mon fils et on voyait qu’il cherchait quelque chose à quoi se raccrocher. Et voilà, il s’est redonné des ailes chez nous!

Qui le porteront vers une nouvelle année de contrat? Car vous vous étiez donné un an pour voir.

En fait, il a automatiquement trois ans, mais c’est vrai que les deux parties s’étaient donné un an pour voir. Mais cette option, je l’ai levée immédiatement après le derby contre le Progrès. Je lui ai dit  : « garçon, ta prochaine saison, c’est ici que ça se passe! »

Pascal Carzaniga vous a surpris, vous aussi, en alignant Gauther Caron dans l’axe, contre le Fola?

Ah ça, c’était la surprise du chef! Il nous a préparé un sacré truc là! Je lui ai d’ailleurs fait remarquer qu’il était un peu comme les grands cuistots. Gauthier, je l’avais vu à ce poste contre Itzig en Coupe. Malgré tout le respect que j’ai pour Itzig, ce n’est quand même pas le Fola. Si on m’avait dit qu’on alignerait un entrejeu Caron-Holter-Fleurival cet été, j’aurais bien rigolé.

Un autre joueur qui a marqué ces dernières semaines  : Tom Siebenaler. Vous êtes d’accord?

C’est vrai qu’il est sacrément monté en puissance. Tom c’est une forteresse, une banque! Et dire qu’à 26 ans, il a encore son âge d’or devant lui. C’est surtout parce que footballistiquement parlant, techniquement je veux dire, il s’est beaucoup amélioré. Comme Gattuso, quand il est arrivé au Milan. Il ne savait pas faire grand-chose puis, quelques mois plus tard, il faisait des jongles et des transversales… Vous savez que dimanche, contre le Fola, il n’a perdu qu’un seul duel aérien contre Hadji?

Vous les avez comptés?

Oh, il y a plein de choses que je compte pendant un match. J’ai plein de statistiques si vous voulez…

Il y en a deux qui nous intéressent  : le fait qu’il n’y ait eu que 856  spectateurs pour ce choc, mais que cela vous permet de rester au-dessus du millier de spectateurs en moyenne.

J’ai été déçu, j’avoue, par le nombre de spectateurs contre le Fola. On m’a demandé  : « Pourquoi ne pas avoir joué plus tard? », alors que moi, j’aurais préféré jouer encore plus tôt. Mais le fait d’être à plus de 1  000  spectateurs de moyenne, par contre, ça me fait plaisir. Ce sera dur de tenir la corde parce que la Jeunesse a encore de très gros matches chez elle, mais il est bien de montrer à tout le monde que ça bouge dans nos tribunes.

Julien Mollereau