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Vers un réseau transfrontalier pour approvisionner les cantines


Un accent plus particulier doit être mis sur le bio dans les cantines, insiste le parti Déi Lénk. Photo AFP

Le département français de Meurthe-et-Moselle s’est engagé dans un programme d’approvisionnement des cantines scolaires en produits locaux. La Belgique, le Luxembourg et l’Allemagne se sont joints pour créer un réseau transfrontalier.

Cinquante producteurs, consommateurs, associations, représentants de collectivités et cuisiniers se sont réunis mi-novembre à la salle des fêtes de Villerupt. Ce forum ouvert fait partie du projet Interreg, porté par le groupement Eco-Trans-Faire dont l’ambition est de créer un réseau transfrontalier d’approvisionnement en produits locaux. Les participants, qui venaient de la région et des pays voisins ont acté le principe de déposer un dossier fin décembre auprès de l’Union européenne pour constituer officiellement ce premier réseau transfrontalier. Ils vont ainsi pouvoir mutualiser leurs moyens et apporter chacun leurs spécificités.

Pourquoi un réseau?

Les consommateurs sont en recherche de confiance quant à leur alimentation, beaucoup ont recours aux circuits de proximité leur assurant une traçabilité des produits. L’intégration de productions locales dans la restauration collective serait une solution pour préserver l’environnement et bénéficier d’une alimentation saine. Alain Casoni, maire de Villerupt, remarque la multiplication de circuits courts dans la région  : « La ville a fait un premier pas pour le respect de l’environnement en n’employant plus de produits phytosanitaires dans ses espaces verts. Elle compte deux Ehpad et un collège; les circuits courts pour y assurer la restauration seraient envisageables. »

Frédéric Maguin, président de la commission agriculture au CD54, précise  : « L’agriculture traverse une crise grave; la mobilisation doit être générale pour permettre sa reprise. Le département a signé une charte pour soutenir l’approvisionnement en produits locaux dans la restauration collective. »

Rachel Reckinger, sociologue et anthropologue culturelle à l’université du Luxembourg, a fait une rétrospective de l’agriculture dans le monde. Elle a mis en parallèle l’agriculture de subsistance et l’agriculture intensive avec ses monocultures. Elle cite en exemple le marché des Halles à Paris, déplacé en 1968 à Rungis, impressionnant par sa taille, avec pour conséquence une augmentation des transports de marchandises, de nombreux intermédiaires, l’émission de CO 2 et une dégradation de la qualité. Le but actuel est de changer ses comportements alimentaires et d’en minimiser le gaspillage.

Trois ateliers

Pour définir les stratégies à employer, les participants, répartis dans trois ateliers, ont fait des propositions concrètes  : faire évoluer l’environnement du producteur, lier agriculture paysanne et insertion professionnelle, lancer une éducation à la consommation, définir le coût réel des produits, etc.

Les prochaines étapes auront lieu début décembre et au printemps pour la rédaction du projet.

Le Républicain lorrain