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Inde : le bilan de l’accident de train s’alourdit à 142 morts


Sur le site d'un déraillement de train, à proximité de la ville de Kanpur, au nord de l'Inde, le 20 novembre 2016. (Photo : AFP)

Le bilan encore provisoire du désastre ferroviaire en Inde s’est aggravé lundi à 142 morts, les secouristes s’affairant toujours dans les décombres du train mais sans grand espoir d’y retrouver des survivants.

Les 14 wagons de l’express Indore-Patna ont déraillé dimanche vers 03h00 du matin dans une zone rurale de l’Etat d’Uttar Pradesh, dans le nord du pays, alors que la plupart des passagers dormaient. «Le bilan réel sera plus élevé et il va être difficile d’identifier toutes les personnes, en particulier celles dont les corps ont été très endommagés», a indiqué un haut responsable du gouvernement local. Le nombre exact de blessés n’était pas connu.

D’après les estimations, plus de 2 000 personnes se trouvaient à bord du train au moment de l’accident. Mais bon nombre d’entre elles n’avaient pas de réservation, voire voyageaient sans billet, ce qui fait qu’il est impossible de savoir précisément combien de personnes se trouvaient à bord, a déclaré un porte-parole des chemins de fer régionaux. De nombreuses personnes passaient au peigne fin les sacs et les vêtements épars dans l’espoir d’avoir une idée sur le sort de leurs proches. Des chiens de sauvetage flairaient les squelettes de wagons déformés par l’impact, à la recherche de signes de vie. Des grues et des engins de chantier commençaient à déblayer les épaves de métal.

Selon les premiers éléments de l’enquête, le déraillement pourrait avoir été causé par un rail en mauvais état. «Une enquête a été ordonnée pour examiner toutes les causes possibles. Les coupables recevront la plus lourde sanction possible», a déclaré le ministre du Rail Suresh Prabhu devant les parlementaires indiens.

« S’il vous plaît, appelez-moi »

Dans la ville voisine de Kanpur, les familles des passagers allaient de morgues en hôpitaux, quêtant désespérément des traces des leurs. Vivek Parikh a parcouru 350 kilomètres dans la matinée de dimanche pour se rendre sur les lieux de l’accident. Deux de ses sœurs se trouvaient à bord du funeste train, voyageant l’une à côté de l’autre. «Aucun hôpital ou autorité n’a d’informations sur Roshni, où peut-elle donc être ? Nous avons trouvé le corps d’Achla», a-t-il déclaré, laissant son nom et son numéro de téléphone à toutes les personnes croisées sur son chemin.

«S’il vous plaît, appelez-moi ou tenez-moi au courant si vous avez quelque chose» , a-t-il imploré un responsable de la liste des victimes dans l’hôpital. Rescapé du déraillement, souffrant de multiples fractures, Uttam Kumar évoque une «séquence de cauchemar». Coincé dans un wagon renversé et gravement endommagé, l’étudiant en commerce a attendu près de six heures que les secouristes parviennent à l’extraire en se frayant un chemin à travers l’amas de métal.

Sorti des décombres, il a été aussitôt placé dans un véhicule médicalisé: «j’étais la seule personnes vivante au milieu de cadavres dans cette ambulance. C’est une sensation que je ne peux pas expliquer». Son grand-père, qui occupait une couchette voisine, manquait lui toujours à l’appel.

Le réseau ferroviaire indien, l’un des plus important du monde, présente de fortes lacunes en matière de sécurité mais demeure le principal moyen de transport permettant de couvrir de grandes distances dans ce vaste pays malgré la concurrence des lignes aériennes. Le plus grave accident sur une ligne ferroviaire indienne s’est produit en 1981 lorsqu’un train est tombé dans une rivière, faisant 800 morts.

Selon un rapport gouvernemental de 2012, près de 15.000 personnes meurent chaque année dans des accidents ferroviaires, un lourd bilan qualifié de «massacre» par les auteurs de l’enquête. Le gouvernement Modi a promis d’investir 137 milliards de dollars sur cinq ans dans la modernisation et la sécurisation des chemins de fer.

Le Quotidien/afp