Luxembourg : SES et Eutelsat démentent vouloir fusionner

L’opérateur européen de satellites Eutelsat a démenti lundi toute volonté d’acquisition de son concurrent luxembourgeois SES, alors que les rumeurs d’un possible rachat ont fait réagir le gouvernement du Grand-Duché, actionnaire principal indirect de SES.

« Il n’y a aucune négociation en cours sur un éventuel rachat de SES par Eutelsat », a assuré une porte-parole du groupe, alors que le vice-Premier ministre du Luxembourg a déclaré ce week-end avoir été informé d’un projet de fusion. « Les spéculations sur la consolidation (du secteur, NDLR) ne sont pas nouvelles mais une acquisition de SES par Eutelsat n’est pas sur la table », a-t-on ajouté de même source.

De son côté, SES s’est refusé à tout commentaire, parlant d’une « information morte avant même qu’elle ne vive ». « Il n’a jamais été question de fusionner SES et Eutelsat », a balayé un porte-parole du groupe. « Nous allons poursuivre notre stratégie actuelle », axé notamment sur la vidéo.

Pas question de laisser filer « notre fleuron industriel »

Interrogé vendredi par RTL, le vice-Premier ministre luxembourgeois et ministre de l’Économie, Étienne Schneider, avait parlé d’un intérêt d’Eutelsat pour son concurrent SES tout en affirmant s’y opposer, l’État luxembourgeois étant indirectement majoritaire au capital de l’opérateur de satellites. « J’ai été informé qu’Eutelsat voulait fusionner avec SES. Cela signifierait que le siège déménagerait à Paris et que le nom disparaîtrait. L’État luxembourgeois perdrait du même coup son influence dans SES. C’est assez d’arguments pour dire non », avait confié Étienne Schneider. Pour le vice-Premier ministre, « Eutelsat est une entreprise qui ne va plus si bien et nous ne voulons pas laisser partir notre fleuron industriel à Paris ».

SES a vu son chiffre d’affaire se stabiliser sur les neuf premiers mois de l’année, à 1,49 milliard d’euros (-0,2%) avec cependant une reprise de ses ventes sur le troisième trimestre (+8%). Eutelsat, quant à lui, a terminé son exercice décalé 2015-2016, fin juin, avec une croissance de 3,6%, à 1,53 milliard d’euros mais anticipait un repli de ses ventes sur l’exercice en cours, avec un retour à l’équilibre pour 2017-2018.

Le Quotidien/AFP