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Syrie : à Alep, « le temps est compté »


Les quartiers rebelles de la ville sont sur le point de s'effondrer. (photo AP)

L’écroulement des quartiers rebelles est proche, craint l’ONU.

L’émissaire de l’ONU en Syrie a averti, dimanche, que le «temps était compté» pour éviter un «écroulement» des quartiers rebelles d’Alep soumis à de violents bombardements du régime qui veut prendre le contrôle total de la ville.

Au cours de sa visite dans la capitale syrienne, Staffan de Mistura a demandé un arrêt des attaques qui se sont intensifiées ces derniers jours contre les civils dans cette ville divisée du nord de la Syrie. Il a notamment réaffirmé l’indignation de la communauté internationale face aux bombardements sur Alep-Est qui ont fait plus de 100 morts depuis mardi dans cette zone contrôlée par les insurgés, qualifiant les raids contre des hôpitaux d’Alep-Est de «tragiques».

«Le temps est compté et nous menons une course contre la montre», a affirmé Staffan de Mistura aux journalistes à Damas, quelques heures après avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem. «Particulièrement à Alep-Est, mais aussi dans d’autres parties de la Syrie, il y a une crainte grandissante d’une accélération des activités militaires», a indiqué l’émissaire.

Nouvelle catastrophe humanitaire en vue

Environ 250 000 personnes vivent assiégées depuis quatre mois dans les quartiers est d’Alep qui sont administrés par des rebelles opposés au président syrien, Bachar al-Assad.

L’émissaire a également exprimé son inquiétude concernant les victimes civiles à Alep-Ouest, zone contrôlée par le régime et où huit enfants ont été tués par des tirs de rebelles sur leur école. «D’ici Noël, en raison de l’intensification des opérations militaires, on verra un écroulement (…) de ce qui reste à Alep-Est et vous pourriez avoir 200 000 personnes fuyant vers la Turquie, ce qui serait une catastrophe humanitaire», a mis en garde Staffan de Mistura.

La proposition de l’ONU pour Alep préconise l’arrêt des bombardements des deux côtés, le départ des jihadistes du Front Fateh al-Cham (ex-branche d’Al-Qaïda) de la ville, ainsi que de tout combattant et civil qui le souhaite, et le maintien de l’administration locale de l’opposition à Alep-Est.

À Bruxelles, le commissaire européen à l’Aide humanitaire, Christos Stylianides, a dénoncé des «violations inacceptables du droit humanitaire international, pouvant représenter des crimes de guerre».

Le Quotidien/AFP