Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Les Mosellans se sont offert le scalp de l’Amicale à l’issue d’une rencontre de très haute intensité, dimanche sur le parquet de Steinsel. Attention, il faudra compter avec eux cette saison!
Dans un remake de la dernière finale, les Musel Pikes ont pris leur revanche en dominant l’Amicale. Jarmar Gulley et ses coéquipiers ont montré qu’ils étaient capable de battre n’importe qui.
Vous prenez les mêmes acteurs – ou presque – que la finale de l’année dernière, vous les mettez sur un parquet en ce dimanche 20 novembre et vous avez le choc de cette huitième journée de championnat. Si l’Amicale n’a pas encore le niveau qui était le sien l’an passé, du fait, notamment, d’une préparation estivale largement perturbée par des absences des joueurs (Picard, Koster) et de l’entraîneur (Diederich), les Musel Pikes, de leur côté carburent au super. Pourtant privés de leur capitaine, Laurent Schwartz, les hommes de Frank Baum sont en effet en pleine forme, à l’image de Jarmar Gulley, qui vole sur l’eau ou d’un Jean Kox au sommet de son art. Sur le papier, tous les éléments sont donc réunis pour assister à un grand match. Mais ce sont évidemment les joueurs qui font les rencontres.
Dans ce match, on a eu droit à de l’intensité – beaucoup – de la sueur – des litres – du suspense – longtemps.
Autant le dire tout de suite, le choc tant attendu a, pour une fois été à la hauteur des attentes. Bien sûr, l’énorme intensité mise sur le parquet par les deux formations a eu un impact négatif au niveau des pertes de balle, très nombreuses de part et d’autre. Mais ça a largement été compensé par l’envie et le jeu proposé par les deux formations.
On le sait, la grande qualité des Musel Pikes, c’est de ne jamais rien lâcher. Les Conternois, qui pensaient pourtant filer vers la victoire il y a quelques semaines, en avaient été pour leurs frais, se faisant remonter de 26 points en à peine un quart. Tant que la bête mosellane est en vie, elle garde de l’espoir.
L’Amicale, loin d’être aussi dominatrice que la saison dernière, savait à quoi s’en tenir. D’entrée, les débats ont été très engagés. Les duels sur tous les coins du parquet, étaient rugueux. Mais corrects. Et la passe d’armes, notamment entre Jean Kox et Samy Picard valait, à elle seule, le déplacement. Dans cette rencontre, on s’est longtemps rendu coup pour coup. Au score, c’est également très serré. Les Pikes, sous l’impulsion d’un très bon Gulley, se détacheront quelque peu (13-20), mais les Fraisiers répliqueront et prendront à leur tour sept points d’avance. Alors que Billy McDaniel est plutôt discret en première période (6 pts, 3 rebonds) c’est son compatriote Shavon Coleman qui se met en évidence.
Efficace en attaque, il se signale surtout par son immense activité défensive : à deux reprises, il contre Jarmar Gulley, qui s’apprêtait à déclencher un tir de loin. Et ses bras tentaculaires lui permettent de perturber souvent la transmission de balle des Musel Pikes.
Accélération décisive en fin de troisième quart
Des Mosellans qui récitent leur basket bien léché, à l’image d’une superbe action collective, conclue par un tir – certes raté – de Tom Welter à trois points, le tout sous les applaudissements nourris de Frank Baum, qui a apprécié l’ensemble du mouvement, peu importe sa conclusion.
Dans un match qui est allé à 100 à l’heure de la première à la dernière minute, les retournements de situation ont été nombreux. Et en fin de première mi-temps, quand Coleman, qui a pris une baffe, doit se faire soigner pendant quelques minutes, les Musel Pikes, alors en retard, reviennent totalement sur leurs adversaires.
On ne se fait pas de cadeau, d’un côté comme de l’autre. C’est sûr, ce match se jouera à rien. Ou à pas grand-chose. Et il aura suffi d’une accélération en fin de troisième quart et de deux ogives signées Kox et Gulley au buzzer pour porter un coup définitif à l’Amicale. Sonnée. Car si les Pikes sont capables de retours incroyables, ils sont également des maîtres pour conserver un avantage. Les dix points de bonus à l’entame du dernier quart vont devenir 15. Et malgré un baroud d’honneur, notamment d’Alex Laurent, les visiteurs repartent de Steinsel avec une victoire largement méritée.
Romain Haas
