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Trump nomme des « durs » à la sécurité et à l’immigration


Mike Pompeo à la tête de la CIA, le général à la retraite Michael Flynn conseiller à la sécurité nationale, et Jeff Sessions au ministère de la Justice. Trois tenants d'une ligne dure. (photo AFP)

Le président élu Donald Trump poursuit ce week-end ses consultations pour la formation de son équipe, après avoir nommé trois tenants d’une ligne dure sur les questions de sécurité nationale et d’immigration, provoquant l’ire des démocrates.

Le magnat de l’immobilier, qui a quitté New York vendredi après-midi pour la première fois depuis une semaine, va continuer ses consultations à Bedminster (New Jersey), un golf qui lui appartient, situé à quelques dizaines de kilomètres de New York.

« Je vais travailler tout le week-end pour choisir les grands hommes et femmes qui aideront à rendre sa grandeur à l’Amérique », a écrit le président élu sur Twitter, reprenant son slogan de campagne.

Parmi les personnes qu’ils doit rencontrer dans les jours à venir, le nom le plus intriguant est celui de Mitt Romney, candidat malheureux à la présidence en 2012 qui avait durement critiqué Donald Trump ces derniers mois.

Les deux hommes semblent vouloir faire la paix et M. Romney, qui doit rencontrer le président élu samedi, pourrait obtenir le poste de secrétaire d’Etat.

Cette nomination aurait pour objectif de rassurer sur la future politique étrangère américaine, en plaçant un responsable politique aguerri et posé, surtout après la nomination vendredi de trois figures très conservatrices.

M. Trump a en effet décidé de confier le ministère de la Justice au sénateur Jeff Sessions, 69 ans, partisan d’une extrême fermeté sur l’immigration illégale, un des grands thèmes de campagne du milliardaire qui avait promis d’expulser 11 millions de clandestins.

« Honte à sa race »

M. Sessions, qui entend travailler avec « impartialité », apportera à Donald Trump, novice en politique, sa fine connaissance des mécanismes du pouvoir à Washington.

Mais des propos ouvertement racistes tenus dans les années 1980 le poursuivent encore aujourd’hui: procureur fédéral dans l’Alabama, il avait reproché en 1986 à un avocat blanc de faire « honte à sa race » pour avoir défendu un client noir.

Le sénateur ultra-conservateur du Texas Ted Cruz, rival malheureux de M. Trump pendant les primaires républicaines, a salué « une grande nouvelle », tout comme l’ancien dirigeant du Ku Klux Klan David Duke.

Autre poste très important, celui de conseiller à la sécurité nationale, actuellement occupé par Susan Rice, va revenir au général à la retraite Michael Flynn, 57 ans, grand pourfendeur de l’extrémisme islamique et défenseur d’un rapprochement avec Moscou et Pékin.

Patron des services de renseignement militaire entre 2012 et 2014, il a suscité la polémique pour des déclarations hostiles à l’islam.

Les démocrates s’alarment

M. Trump a aussi annoncé que la CIA allait être pilotée par Mike Pompeo, 52 ans, élu du Kansas dans la vague d’arrivée au Congrès du Tea Party, l’aile ultra-conservatrice du parti républicain.

M. Pompeo est un farouche adversaire du régime iranien et de l’accord international sur le nucléaire pour empêcher Téhéran de se doter de la bombe.

Il a aussi été l’un des membres en vue de la commission d’enquête sur l’attaque du consulat américain à Benghazi en Libye en 2012, qui avait accusé Hillary Clinton, alors secrétaire d’Etat, d’avoir minimisé la menace jihadiste dans ce pays.

Ces premières nominations au gouvernement ont réjoui les républicains mais alarmé les démocrates, déjà vent debout contre la nomination à la Maison Blanche de Steve Bannon, ancien patron du site d’information d’extrême droite Breitbart, comme haut conseiller en charge de la stratégie.

Mais Donald Trump a aussi nommé aux côtés de M. Bannon le beaucoup plus consensuel Reince Priebus, actuel président du parti républicain, au poste de secrétaire général de la Maison Blanche.

Par ailleurs, le président élu a soldé les poursuites à son encontre dans le cadre de la fraude présumée liée à l' »Université Trump ».

Il va verser 25 millions de dollars pour échapper à un procès. Il avait pourtant exclu il y a quelques mois tout compromis dans ce dossier, mais a finalement souhaité se débarrasser de cette épine dans le pied qui aurait pu l’embarrasser à l’heure de prendre la tête du pays.

Le Quotidien / AFP