Le Premier ministre et ministre de la Culture, Xavier Bettel, a fortement été inspiré sur ce coup-là. Le chef du gouvernement, qui a repris le portefeuille de la Culture il y a bientôt un an, a eu une idée fulgurante mise en œuvre par la deuxième édition de la Luxembourg Art Week, qui s’est déroulée de mercredi à hier.
En proposant à l’organisateur, Alex Reding, une section «Take off», dans laquelle les œuvres ne dépassaient pas les 3 000 euros, le Premier ministre a certainement eu une pensée pour la démocratisation du marché de l’art, trop souvent réservé aux nantis.
En outre, comme il l’indique, conjointement avec son secrétaire d’État Guy Arendt, dans la préface du guide de poche de l’événement, cette section donne «à des galeries émergentes la chance de faire leurs premiers pas dans un environnement professionnel et compétitif». Enfin, cette initiative a, selon eux, le mérite d’offrir «une place au milieu associatif et aux projets d’artistes, viviers de la culture».
Cela étant, le Premier ministre semble avoir oublié une quatrième raison au succès de cette initiative : celle de donner l’opportunité à certains artistes de pouvoir être exposés, là où ils semblent indésirables. Car l’artiste Doris Drescher était bel et bien exposée sous le chapiteau «Take off», installé sur le parking du hall Victor-Hugo à Luxembourg-Limpertsberg.
Il s’agit là d’un simple constat, sans vouloir remettre une couche sur la polémique qui fait les choux gras des journaux depuis plusieurs semaines maintenant. Mais cela est un autre débat : laissons soin aux journalistes culturels de se positionner sur cette question.
Un dernier mot pour conclure et déplorer la seule petite ombre au tableau de la Luxembourg Art Week : le fait que l’événement ait été organisé en même temps que la 20e édition de Paris Photo. L’absence remarquée de grandes galeries en aura certainement déçu plus d’un, mais le calendrier n’offrait pas d’autres opportunités. Et il en sera de même l’année prochaine. Alors, Luxembourg ou Paris ?
Claude Damiani (cdamiani@lequotidien.lu)