Les thermomètres extérieurs affichaient, lundi soir, un 0 °C déprimant, mais la température à l’intérieur du TNL était clairement méditerranéenne.
C’est là, dans le Bar national, que Niccolò Fabi, un des plus grands auteurs-compositeurs-interprètes d’Italie, se produisait dans le cadre de sa première tournée européenne en solo. Une tournée qui fait suite à son magnifique album : Una somma di piccole cose avec des perles de folk-pop telles que Ha perso la città, Facciamo finta, Filosifia agricola ou encore Vince chi molla, que le chanteur romain a repris sur scène avec sa guitare acoustique, sa voix fascinante et deux musiciens à ses côtés.
Rien de bien dansant, mais des mélodies aussi douces que riches, qui réchauffent le cœur et des textes magnifiques, pertinents, terriblement humains qui emportent, caressent, bousculent et font réfléchir.
Pendant deux heures, le chanteur a également repris quelques-unes de ses grandes chansons d’avant : Lasciarsi un giorno a Roma qui l’a fait connaître en 1998, Io et Lontano da me de son album précédent Ecco sorti en 2013, Costruire et Oriente de l’opus Novo Mesto (2006) ou encore Il negozio di antiquariato (2003).
Il s’est aussi laissé aller, avec toujours son parler savant, mais jamais hautain, à quelques confidences et à quelques pointes d’humour, comme on le ferait plus devant un groupe d’amis que lors d’un de ces concert millimétrés où tout est prévu à la seconde près, comme font certains.
Une vingtaine de titres en tout qui ont réjoui les quelque 200 spectateurs, principalement italiens de Luxembourg, mais aussi amateurs de bonne musique venus pour profiter de ce concert en petit comité, quasiment privé, où les fans au premier rang se trouvaient à moins d’un mètre de ce grand monsieur de la musique italienne. Une magnifique soirée, à des années-lumière de la déplorable image que la musique italienne a bien souvent de ce côté-ci des Alpes.
Prochain grand rendez-vous avec la bonne musique venue d’Italie, vendredi 18 novembre, à la Kulturfabrik, avec le double concert de Modena City Ramblers et 99 Posse. À ne pas rater!
Pablo Chimienti