Les premières patientes ont investi mardi soir les chambres de la nouvelle aire de la maternité de la clinique Bohler. Un espace qui lorgne davantage l’hôtellerie haut de gamme que l’hôpital.
Avec une inauguration conclue par un buffet spectaculaire arrosé de champagne Ruinart, on se doute que le standing des chambres de la nouvelle Adagio ne sera pas à la portée de toutes les bourses. Mais la demande existe et, à l’hôpital, personne ne doute sur le fait que les dix lits seront pris d’assaut.
Le rythme des inaugurations et des conférences de presse annonçant des modernisations ou carrément la création de nouveaux hôpitaux est impressionnante en ce moment. C’est la ministre de la Santé, Lydia Mutsch, qui le dit, ajoutant que «l’on n’offre un tel confort hospitalier que dans très peu de pays». Ce n’est pas la cérémonie de mardi qui ira la contredire.
Lorsque l’on arrive au troisième étage de la nouvelle aire de la maternité de la clinique Bohler, on se demande franchement si l’on ne s’est pas trompé de chemin. Lumière tamisée, couleur blanche éclatante, canapés en cuir vintage beige et petites tables basses façon 70’s, on se croirait davantage dans l’entrée d’un bel hôtel moderne.
Eh bien non, car derrière les portes marquées du prénom de grandes dames luxembourgeoises, toutes portées par une vision moderne de la société (Lilly Unden, Aline Mayrisch, Anne Beffort…), se cachent dix chambres d’hôpital. Mais quelles chambres! Les cinq qui sont tournées vers le parc (vue imprenable) mesurent entre 35 et 40 m², disposent d’une salle de bain privée avec espace bébé, d’une kitchenette et d’un coin café, d’un système multimédia de dernière génération, d’une literie de qualité et d’un coffre-fort.
De l’autre côté du vaste lobby central, les espaces sont un peu plus petits mais tout aussi classieux. On n’a pas lésiné sur les détails et ça se voit. Le service aussi sera quatre étoiles puisque les repas seront à la carte. Pour le quatre heures, ce sont même des pâtisseries Namur qui seront proposées!
«Les pères ne pourront plus se défiler!»
Le concept d’un accueil hospitalier haut de gamme à la maternité est né il y a 6 ans, comme l’explique Christian Oberlé, directeur général adjoint des hôpitaux Robert-Schuman : «Nous avons alors créé notre première chambre grand confort et depuis, la liste d’attente ne désemplit pas!»
Effectivement, si la demande est là, pourquoi ne pas la satisfaire? Lorsque la construction d’une nouvelle aile a été décidée, cette voie était déjà tracée et ce même si pour offrir ce luxe l’hôpital a dû mettre de sa poche 20 % du coût du bâtiment. Lydia Mutsch avait anticipé les questions en expliquant que «les subsides ont été attribués sur la base de chambres de taille normale» et pas de celles-ci, donc.
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«Grâce à ce surcroît de place, les pères pourront dormir sur place. Cela facilitera leur implication avec le bébé, ils n’auront plus d’excuses pour se défiler!», sourit Christian Oberlé. Quant à ce lobby central, il permettra de «favoriser les échanges entre les patientes qui pourront discuter et s’inspirer du vécu de leurs voisines». C’est également ici que se dérouleront les ateliers de formation pour les parents.
Erwan Nonet
Un package à 250 euros la nuit
Les dix nouvelles chambres de l’aile Adagio surclassent le confort habituel et, forcément, cela a un prix. Christian Oberlé, directeur général adjoint des hôpitaux Robert-Schuman, précise que «le package « lit pour le père, restauration et service amélioré » revient à 250 euros la nuit, dont environ 100 euros sont pris en charge par la Caisse médico-chirurgicale (NDLR : CMCM)». Il reste donc un supplément avoisinant 150 euros par nuit à payer au patient.