Le républicain Donald Trump a déjoué tous les pronostics qui voyaient Hillary Clinton devenir la première femme présidente des États-Unis. Ses premiers mots dénotent fortement de ses discours habituels.
« Je serai le président de tous les Américains […] J’aime ce pays », a affirmé Donald Trump lors de sa première allocution officielle. Un premier pas vers la réconciliation avec une grande partie d’un peuple sous le choc ? Le président dit en tous cas tout le contraire du candidat, dans un discours policé où il promet d’entretenir des « relations honnêtes » avec les autres pays.
#ElectionNight #Elections2016 Donald Trump promet de « reconstruire le pays et de relancer le rêve américain » pic.twitter.com/yyY8PRkoOa
— franceinfo (@franceinfo) 9 novembre 2016
Ses premiers mots ont aussi été pour son adversaire démocrate sèchement battue, Hillary Clinton. Celle qu’il qualifiait il y a encore quelques jours de « menteuse, tricheuse, crapule » trouve désormais grâce à ses yeux. « Je viens de recevoir un appel de la secrétaire d’État Clinton. Elle nous a félicités (…) Et je l’ai félicitée, elle et sa famille, pour cette campagne très très durement disputée », a-t-il détaillé. « Hillary a travaillé très longtemps et très durement », a-t-il poursuivi, assurant que les États-Unis lui étaient « redevables » pour ses services.
« L’heure est venue pour l’Amérique de panser les plaies de la division », a-t-il dit sur un ton rassembleur.
Séisme et onde de choc
Excessif, impulsif, sans la moindre expérience politique, Donald Trump n’avait au départ aucune des qualités requises pour prétendre entrer à la Maison Blanche. Mais avec son énergie inépuisable et son égo surdimensionné, le milliardaire républicain de 70 ans a déjoué tous les pronostics lors d’une élection aux allures de séisme politique. Il sera en janvier le 45e président des États-Unis, le dirigeant de la première puissance économique et militaire du monde.
Il avait promis pour mardi un « Brexit puissance trois », et les électeurs le lui ont offert, plongeant l’Amérique et le monde dans l’incertitude.
A la faveur de discours décapants jouant sur les frustrations et insécurités des Américains blancs laissés-pour-compte de la mondialisation, il est devenu l’espoir du changement pour des millions d’entre eux.
Formidable animal politique
Et il a fait exploser un parti républicain à la peine pour comprendre ses électeurs, incapable de trouver la parade à la tornade populiste déclenchée par Trump. Plus que tous les caciques du Grand old Party, il a su capter l’humeur et la colère d’une partie du peuple américain. Sur elle, il a bâti son triomphe.
Avant de se lancer dans la campagne en juin 2015, Donald Trump était surtout connu pour son immense fortune, les tours, golfs et casinos à son nom, ses divorces pour tabloïds, et pour être l’animateur star d’une émission de télé-réalité.
Mais il s’est révélé être un formidable animal politique, héros populiste improbable, promettant de « rendre à l’Amérique sa grandeur » et d’y faire notamment revenir les emplois délocalisés en Chine ou au Mexique. Ses derniers propos de campagne lundi dénonçaient l’establishment, « l’élite politique qui a saigné à blanc notre pays ». Il a promis que l’Amérique serait sa « priorité ».
Le Quotidien/AFP