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Les Américains ont commencé à voter, le monde entier attend


Les bureaux de vote de neuf États de l'Est des États-Unis ont ouvert leurs portes mardi matin à 6h locales. (photo AFP)

Les électeurs américains ont commencé à se rendre aux urnes mardi pour faire de la démocrate Hillary Clinton la première femme présidente des États-Unis ou donner les clés de la Maison Blanche au républicain et populiste milliardaire Donald Trump.

Les bureaux de vote de neuf États de l’Est des États-Unis ont ouvert leurs portes mardi matin à 6h locales (11h GMT). Les électeurs ont pu commencer à déposer leurs bulletins dans les urnes du Connecticut, de l’Indiana, du Kentucky, du Maine, du New Hampshire, du New Jersey, de l’État de New York, du Vermont et de la Virginie. Les bureaux de vote des autres États doivent ouvrir plus tard dans la matinée. Les Américains votent également pour le Congrès et divers référendums locaux.

La carte électorale, dans un scrutin qui se joue État par État, est beaucoup plus favorable à Clinton. Les Américains votent aussi mardi pour renouveler 34 des 100 sièges du Sénat à Washington, et les 435 sièges de la Chambre des représentants. Les démocrates espèrent reprendre le Sénat actuellement dominé, comme la Chambre, par les républicains. Douze des 50 États américains élisent aussi de nouveaux gouverneurs, et des dizaines de référendums locaux, sur des questions allant de la légalisation de la marijuana à la suppression de la peine de mort sont organisés dans une trentaine d’États. Des milliers d’élections locales sont aussi prévues, juges, procureurs, maires et autres élus de proximité.

Cette journée clôt une longue campagne au ton d’une acrimonie sans précédent, et le résultat est attendu avec trépidation dans le monde entier, les deux candidats ayant des visions souvent radicalement opposées sur l’avenir de la première puissance mondiale. La course à la Maison Blanche a atteint des niveaux d’incivilité et d’insultes jamais vus auparavant. 82% des Américains s’en sont dits dégoûtés dans un récent sondage.

Elle appelle au rassemblement d’une Amérique divisée

Le nom du vainqueur ne devrait pas être connu avant 3h GMT mercredi, au plus tôt. Quelque 42 millions d’Américains, sur les plus de 200 millions inscrits sur les listes électorales, ont déjà voté de façon anticipée. Si Hillary Clinton a toujours un avantage de quelques points dans les sondages, Donald Trump reste en mesure de l’emporter.

Hillary Clinton, 69 ans, espère entrer dans l’histoire comme la première femme présidente des États-Unis, après 44 présidents depuis George Washington en 1789. La démocrate a fini son dernier meeting en appelant tôt mardi matin les électeurs à choisir sa vision d’une « Amérique pleine d’espérance, accueillante et généreuse ». Elle entend diriger dans la continuité du président démocrate Barack Obama et a appelé au rassemblement, au delà des partis, dans les dernières heures de sa campagne.

« Je veux être la présidente de tous les Américains, démocrates, républicains, indépendants », a aussi déclaré Clinton, se disant persuadée que le meilleur restait à venir, « si nous choisissons une Amérique généreuse, qui inclut tout le monde ». Après un immense concert avec Bruce Springsteen à Philadelphie et le renfort du président Barack Obama, de sa femme Michelle, mais aussi de l’ancien président Bill Clinton et leur fille Chelsea, Hillary Clinton a fait un dernier meeting dans l’État très disputé de Caroline du Nord, en présence cette fois de Lady Gaga. C’est vers 3h30 du matin, heure locale, qu’elle est finalement revenue chez elle près de New York.

Il promet de « curer le marigot de la corruption » à Washington

Donald Trump, 70 ans, drapé dans la cape de l’outsider, espère lui créer la surprise d’un « Brexit puissance trois », référence au vote surprise des Britanniques pour sortir de l’Union européenne. Achevant sa campagne un peu après 1h locales, il a promis de rassembler le pays derrière des frontières sûres et de faire de « l’Amérique la priorité ». Il a conclu son sprint final sans stars ni paillettes, dont il n’avait selon lui pas besoin. Il n’a compté lundi soir que sur ses quatre enfants adultes, dans son avant-dernier meeting, sur son colistier Mike Pence, et sur le rocker conservateur Ted Nugent venu chauffer la salle pour son ultime rassemblement.

Grand pourfendeur de l’élite politique qui a selon lui « saigné le pays à blanc », le milliardaire new-yorkais imprévisible et brouillon, qui n’a jamais occupé le moindre mandat électif, s’est présenté comme l’homme du changement contre la corruption supposée des élites, et comme la voix des oubliés, auxquels il a promis de « rendre à l’Amérique sa grandeur ».

Le Quotidien/AFP