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Luxembourg : de grands chefs se mobilisent pour la bonne cause


La sauce amatriciana, cuisinée comme à la maison par de grands chefs. (Photo : Editpress)

Les chefs Euro-Toques se sont mobilisés pour organiser une série de déjeuners dominicaux au profit de la région d’Amatrice, en Italie, qui a été touchée par un tremblement de terre ravageur fin août.

Euro-Toques allie gastronomie et bonne cause avec ces déjeuners aux couleurs d’Amatrice, les chefs donnant bénévolement de leur temps.

Le temps passe vite pour ces chefs déjà très occupés par leur propre restaurant… Mais le président d’Euro-Toques, qu’on ne présente plus, Renato Favaro, a décidé pour la première fois de rassembler les bonnes volontés de son comité pour la bonne cause : «Je ne suis pas originaire de cette région, mais comme tous les Italiens cette tragédie m’a beaucoup touché. La ville d’Amatrice a été détruite à 80 % et ce n’est pas fini avec les récents tremblements de terre qui ont de nouveau secoué la région. Dès le lendemain, je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose. C’est quand même le berceau des spaghettis « all’amatriciana » après tout. Plusieurs restaurants en proposaient en dégustation à deux euros au profit d’Amatrice, mais il fallait faire encore plus.»

Venir préparer les repas gratuitement

Le chef fait donc appel via les réseaux sociaux aux autres membres d’Euro-Toques qui ont répondu présent. Il a dès lors été décidé d’organiser une série de déjeuners à 25 euros, dont 15 euros seront reversés à Amatrice à la suite de tous les dégâts causés. Les chefs ont dû relever leurs manches et venir gratuitement préparer les repas pour une centaine de personnes dimanche, pour la seconde édition des Amatriciana Sundays*, au restaurant Mamma Bianca, au Kirchberg. Des chefs prestigieux comme Ilario Mosconi (Mosconi), qui a veillé à la cuisson des spaghettis «al dente», mais aussi Etienne-Jean Labarrere-Claverie (Cibo’s) ou David Lachavannes de l’ambassade de France ont donné de leur temps libre pour l’évènement. D’autres chefs tels que René Matthieu (La Distillerie), Cyril Mollard (Ma Langue Sourit), Arnaud Magnier (Clairefontaine) et Fabrice Salvador (La Cristallerie) étaient venus le dimanche précédent.

Avec des fournisseurs coopérants, le Babo café d’Esch-sur-Alzette s’occupait de l’eau et du kawa, et des couverts biodégradables, le maître-mot est la simplicité. L’opération a besoin d’un peu de publicité pour attirer encore plus de monde : «Il reste deux dimanches, encore deux ! Nous avons eu une centaine de personnes ce midi, mais nous aurions pu faire une vingtaine de couverts supplémentaires, espérons que le bouche-à-oreille fasse son travail pour les deux dernières éditions», martèle le chef.

Côté clientèle, les Italiens du Luxembourg se sont mobilisés, mais pas seulement. Il faut dire qu’un menu à 25 euros à Luxembourg, c’est plus que tentant. Alors s’il s’agit de bonne cuisine italienne pour la bonne cause, c’est encore mieux. Guy Yelda, l’ambassadeur de France au Luxembourg, faisait hier partie des convives : «J’ai eu vent de l’opération par mon chef qui est là aujourd’hui, sur son jour de repos. C’est pour une très belle cause, je me suis d’autant plus senti concerné que les Italiens sont nos proches voisins et que d’autres tremblements de terre ont suivi. Nous avons très bien mangé en plus! Si on peut un peu aider cette région détruite, c’est tout ce qu’il y a de plus normal.»

Même si l’opération devrait recueillir quelques milliers d’euros, sans compter d’autres restaurants qui ont mis en place la petite opération de dégustation à deux euros, Renato Favaro aimerait faire davantage : «Ce qui se passe dans le monde n’est pas toujours en lien avec la gastronomie, donc cela va être difficile d’être sur tous les fronts avec Euro-Toques, mais quand cela sera faisable, dans la mesure de nos possibilités et de nos emplois du temps, nous le ferons. Mais nous ne faisons pas assez, en règle générale.»

L’ancien président d’Euro-Toques Daniel Rameau est venu apporter son soutien en tant que client : «J’ai pu me libérer, car c’est la fermeture annuelle de mon restaurant, sinon je ne pourrais pas me le permettre, le dimanche midi est toujours plus que complet chez moi. Mais c’était important d’être là pour soutenir les confrères qui prennent sur leur temps de repos pour venir aider. C’est la première action Euro-Toques de ce type, tout le comité a été impliqué», souligne le chef.

Audrey Somnard

* Deux nouvelles éditions des Amatriciana Sundays se dérouleront les 13 et 20 novembre de 12 h à 14 h 30 au restaurant Mamma Bianca.