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Festival des Rainy Days : la Philharmonie à l’état sauvage


Lucilin proposera sa nouvelle création, Black Mirror, conçue par Alexander Schubert, qui se déroulera «à l'extérieur, sur un terrain impraticable et dans des locaux sales et non chauffés, dans l'obscurité et avec un éclairage au stroboscope». Une véritable expérience «pour les braves» ! (photo Peggy März)

Avec l’automne reviennent les Rainy Days. Le festival de musiques contemporaines de la Philharmonie sort plus que jamais des sentiers battus avec cette nouvelle édition intitulée «Into the wild».

L’an dernier, c’était le «Suspens», il y a deux ans «Switch the light on», en 2013 «Take your time» et en 2012, «Good luck». Chaque année, le festival de musiques contemporaines de la Philharmonie, Rainy Days, a un titre spécifique qui résume toujours l’édition en cours. Cette année, ce sera donc «Into the wild». Un titre qui rappelle aux cinéphiles le très beau film de Sean Penn sorti en 2007, mais qui renvoie surtout à la fin des conventions sociales, à un retour à la nature, à un certain aspect sauvage, etc. Et c’est exactement ce que propose, cette année, Bernard Günther, le directeur artistique de la manifestation, qui signe là sa dernière programmation avant de s’installer définitivement à Vienne et de passer la main, l’an prochain, à Lydia Rilling.

Et pour cette dernière, c’est une programmation pleine d’audace, qui sort plus que jamais des sentiers battus, que le responsable offre au public grand-ducal lors de deux week-ends de trois jours. Le premier propose d’apprécier, voire découvrir, un aperçu exceptionnel d’artistes contemporains, tranquillement installé à la Philharmonie, mais aussi au Grand Théâtre ou encore Mudam.

C’est l’OPL qui ouvrira la manifestation, le dimanche 4 décembre, avec un concert fino-allemand, qui proposera la 7e Symphonie de Jean Sibelius, et Kraft, de Magnus Linberg, «la réponse de la musique d’orchestre au punk-rock», annoncent les organisateurs, «avec des solistes qui courent d’un bout à l’autre de la salle» ou encore «l’électronique qui emplit l’espace». L’orchestre sera à nouveau sur scène le lendemain, avec cette fois-ci un programme dédié à Langgaard et Jorge E. López, à qui la Philharmonie et l’OPL ont commandé une nouvelle œuvre.

Le même samedi, au Grand Théâtre, le groupe Distractfold présentera son projet Sound Theatre with Crocodiles, un concert théâtral fait «de musiques instrumentales, électroniques et hybrides». Tandis que le lendemain, les festivaliers devront se rendre au Mudam pour découvrir Forêt profonde, le nouveau projet de Noise Watchers Acousmonium entre les sculptures du jardin du musée. Peu après, la Philharmonie accueillera coup sur coup la création «très sauvage» de Pierluigi Billone, PHACE, puis le London Jazz Composers Orchestra, un orchestre fondé il y a 40 ans mais extrêmement rare sur scène.

En plein air, même en décembre !

Bref, de quoi surprendre, bousculer, mais tout en restant dans une présentation standard, ou presque, d’une manifestation musicale. Le week-end suivant, par contre, toute convention explosera en vol.

Il y a, par exemple, Lucilin qui proposera sa nouvelle création, Black Mirror, conçue par Alexander Schubert, qui se déroulera «à l’extérieur, sur un terrain impraticable et dans des locaux sales et non chauffés, dans l’obscurité et avec un éclairage au stroboscope». Une véritable expérience «pour les braves» ! Autre manifestation prévue en plein air, malgré les caprices de la météo grand-ducale et la saison quasi hivernale : «The Bock, Festung Europa», de l’UGDA. Le public, installé sur le parvis de Neimënster pourra admirer les musiciens installés sur le Bock, dans les casemates du Bock et au pied de la falaise du Bock, transformée pour l’occasion en «un incroyable panorama sonore, symbole d’une Europe puissante aux rives de laquelle des centaines de milliers de personnes échouent, périssent».

Autres manifestations étonnantes : la création de Steve Kaspar et de Trixi Weis, Ouvertüre zu Nichts, qui trônera dans le parking du Glacis samedi soir; la proposition que David Helbich répètera à la Belle Étoile, à Auchan et à la Philharmonie, This whole world is wild at theart and weird on top; ou encore cette balade/ballade I Wish you’d sing me Love Me Tender, du même Helbich, pour faire le lien et le déplacement entre Neimënster après «The Bock» et la grande fête finale de la manifestation qui se tiendra peu après au Casino. Bref, sauvage, mais citadin !

Pablo Chimienti

Le programme

En tout, le festival Rainy Days accueillera 14 manifestations entre le 2 et le 11 décembre. Voici le détail.

– Vendredi 2/12 à 19 h, Philharmonie : Orchestre philharmonique du Luxembourg, Ilan Volkov (direction) , Toimii Ensemble – «Berlin-Helsinki – Sibelius & Lindberg»

– Samedi 3/12 à 18 h 30, Grand Théâtre : Distractfold – «Sound Theatre with Crocodiles»

– Samedi 3/12 à 21 h, Philharmonie : Orchestre philharmonique du Luxembourg + Ilan Volkov (direction) – «Langgaard & López »

– Dimanche 4/12 à 16 h, Mudam : Noise Watchers Acousmonium – «Forêt profonde»

– Dimanche 4/12 à 18 h, Philharmonie : PHACE – « Billone»

– Dimanche 4/12 à 20 h, Philharmonie : London Jazz Composers Orchestra

– Vendredi 9/12 à 17 h 30, 20 h et 22 h 30; ainsi que samedi 10/12 à 18 h, 20 h et 22 h 30, point de départ : Philharmonie. Lucilin et Alexander Schubert – «Black Mirror»

– Samedi 10/12 : de 11 h à 12 h, Belle Étoile; de 13 h 30 à 15 h, Auchan; de 17 h à 17 h 30 puis de 19 h 30 à 19 h 50, Philharmonie : David Helbich – «This whole world is wild at heart and weird on top»

– Samedi 10/12 et dimanche 11/12 à 16 h, Neimënster : UGDA + Daniel Ott (composition), Enrico Stolzenburg (conception) «The Bock, Festung Europa»

– Samedi 10/12 à 17 h 30, Philharmonie : Ensemble recherche – «Wut im Bauch»

– Samedi 10/12 à 20 h, Philharmonie : Ciné-concert : Blueblut – «3 Bad Men» de John Ford (1926)

– De Samedi 10/12 à 16 h 30 à dimanche 11/12 à 0 h 30, Glacis : Steve Kaspar / Trixi Weis – «Ouvertüre zu Nichts»

– Dimanche 11/12 à 16 h 45, Neimënster : David Helbich – «I wish you’d sing me Love Me Tender»

– Dimanche 11/12 à 18 h, Casino : JSX – «Rainy Days Finale»