Charline Mathias a montré de belles choses lors de son cross. Elle se focalise désormais sur la saison d’été.
Charline Mathias n’avait pas de concurrentes à sa mesure à ces championnats nationaux. (Photos : Julien Garroy)
Inscrite au dernier moment dans ces championnats, l’athlète du CSL est repartie de Schifflange avec la victoire.
> Comment vous sentiez-vous pendant la course ?
Charline Mathias : Je suis bien sûr contente. C’est dommage que je n’aie pas pu faire la saison en salle. Suite à ma blessure, j’ai dû arrêter pendant quatre semaines. Là, j’ai repris depuis seulement cinq semaines. Je continue à peaufiner ma préparation en endurance. Fin mars-début avril je vais commencer les choses plus rapides. C’est une autre approche que celle que j’avais depuis ces dernières années. Lors de ce cross, les 6 km, commençaient à être un peu long pour moi.
> C’est vrai qu’on imagine que cela n’a pas dû être simple pour vous d’aborder cette distance sur le cross.
Non, c’est vrai. Je me suis décidée spontanément mercredi à courir ce cross. Je voulais avoir un peu de compétition. Et puis, étant donné que je suis en pleine préparation en ce qui concerne l’endurance, c’était une bonne chose de venir. J’avais tout de même du respect par rapport à ces 6 km, car c’est tout de même 2 km de plus que chez les espoirs. Je savais qu’avec la présence de Liz (May) et Martine (Mellina), ça allait être une bonne course. Autrement dit, une course rapide. Liz n’a pas eu de chance et Martine (Mellina) n’a pas couru. J’ai couru à mon rythme, mais c’est vrai que le dernier tour n’a pas été simple avec cette montée.
> Liz May était malade et n’a pas pu pleinement jouer sa carte. Le fait de ne pas avoir beaucoup de concurrence vous a-t-il perturbé ?
Non, pas vraiment. Dans le dernier tour, c’était très dur avec tous ces virages glissants. Par la suite, il y a ce plateau où on peut se refaire. Ce parcours n’est jamais reposant. C’est un vrai cross. Je suis contente de ma performance, qu’il y ait du monde ou pas.
> Le parcours est vraiment exigeant ?
Oui. Et un peu glissant à l’arrivée, mais ça allait. Il fallait mettre les bonnes pointes aux chaussures. Il fallait bien tenir la distance. J’ai couru à mon rythme et calmement. Je suis venue ici pour gagner. Quand je m’aligne sur une course, en général, c’est pour gagner et pas pour terminer derrière. Je suis satisfaite de ce titre, mon premier chez les seniors, après celui des espoirs l’année dernière. Un titre de champion, ça fait toujours plaisir !
> La saison estivale va être riche pour vous et on imagine qu’elle ne sera pas de tout repos…
C’est pour cette raison aussi que j’ai décidé de ne pas faire de saison indoor. Il fallait que la préparation soit bonne pour être prête pour les Jeux des petits États d’Europe (JPEE) qui se dérouleront du 1er au 6 juin en Islande. J’espère aussi pouvoir me qualifier pour les championnats du monde à Pékin. La saison sera longue. C’est donc important d’avoir une bonne base en ce qui concerne l’endurance. Cela me permettra aussi de mieux digérer les entraînements spécifiques. Je me dis que j’ai pris la bonne décision en laissant de côté la saison en salle.
> Est-ce que les minima pour les championnats du monde sur le 800 m (2’01″00) sont réalisables ?
Je sais que ce ne sera pas facile. Je me suis fixée cet objectif, je m’entraîne dur pour y arriver, on verra bien. Je suis encore à l’université et ce n’est pas toujours simple de pouvoir tout organiser. Je ne veux pas avoir de regrets.
> Savez-vous où et quand vous débuterez la saison estivale ?
Ce n’est pas encore sûr, mais je vais faire deux courses pour les interclubs en France avant les JPEE. Il y aura encore des stages… Je ne connais pas encore totalement le programme.
> N’êtes-vous pas trop déçue de ne pas pouvoir aller aux championnats d’Europe indoor à Prague ?
Si, quand même. J’étais déçue quand je me suis blessée fin décembre. J’ai tenté de me dire que je pouvais être présente. Mais c’est comme ça !
Entretien avec notre correspondant Matthieu Bebon