Le président du Parlement européen a annoncé mercredi qu’il avait saisi la justice française d’une altercation entre membres du parti europhobe Ukip, dans l’enceinte du parlement à Strasbourg, à l’issue de laquelle l’eurodéputé britannique Steven Woolfe avait été hospitalisé.
« Compte tenu de la gravité des faits – il s’agit de coups et blessures – et des conséquences pénales, il faudra continuer à éclaircir les faits (survenus le 6 octobre, NDLR) et à enquêter », a expliqué Martin Schulz dans l’hémicycle strasbourgeois. « J’ai donc décidé de suivre la recommandation du comité consultatif (sur la conduite des membres du Parlement européen, un organe interne, NDLR) et de saisir les autorités françaises pour que les faits soient confiés au parquet. »
Martin Schulz a souligné que cette affaire était « présentée de façon très différente » par les deux députés concernés par l’altercation et que « manifestement, il n’y a pas de témoin direct des faits ». « Il s’agit manifestement d’un coup porté à la tête », a-t-il toutefois déclaré, disant n’avoir « aucun doute sur les déclarations de Steven Woolfe ».
« Guerre intestine » au sein du parti
Steven Woolfe, 48 ans, avait été hospitalisé après une altercation dans l’enceinte du Parlement européen, lors d’une réunion houleuse des eurodéputés de l’Ukip. Dans un entretien avec le quotidien Daily Mail, Steven Woolfe a raconté que son confrère Mike Hookem, un ancien soldat de 62 ans, lui avait porté un coup. La tension serait montée lorsque Woolfe a confirmé qu’il voulait briguer la tête du parti, après avoir admis avoir failli faire défection pour le parti conservateur de la Première ministre Theresa May. Hookem a démenti ces déclarations, affirmant qu’il n’avait « pas frappé Steven ».
« Il n’y a absolument aucune preuve que quelqu’un ait reçu un coup de poing » a affirmé mercredi Nigel Farage, qui assure l’intérim à la tête du parti Ukip.
Depuis cet épisode, Steven Woolfe a claqué la porte du parti en dénonçant un climat de « guerre intestine », dont le nouveau leader sera désigné le 28 novembre.
Le Quotidien/AFP