Dans le cadre de sa politique d’utilisation des énergies renouvelables, le gouvernement joue la carte de la promotion du biogaz.
Carole Dieschbourg (photo) et Étienne Schneider veulent « donner un nouvel élan à la production de biogaz ». (Photo : archives Le Quotidien/François Aussems)
« La protection du climat et la promotion conséquente des énergies renouvelables constituent à moyen terme un élément central de la durabilité du Luxembourg», expose la coalition DP-LSAP-déi gréng dans son programme gouvernemental. Elle ajoute : « En même temps, la meilleure façon et l’approche la plus économe pour contribuer à la protection du climat est de favoriser la sobriété et l’efficience énergétique. Le gouvernement est dès lors décidé à ériger la transition énergétique au rang de priorité politique. »
Cette « priorité politique » s’accompagne d’un objectif chiffré en matière d’utilisation des énergies renouvelables : « À l’horizon 2020, au moins 11% de la consommation nationale sera couverte par des énergies renouvelables » contre 4,6% en 2014.
Et pour atteindre cet objectif, le gouvernement joue la carte de la promotion du biogaz (ou biométhane), issu de la fermentation de matières organiques telles que les déchets agricoles ou ménagers. Le Grand-Duché compte « actuellement 31 installations de biogaz (incluant le gaz de stations d’épuration d’eaux usées et le gaz de décharge) », ont indiqué le ministre de l’Économie, Étienne Schneider, et la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg, cette semaine dans leur réponse à une question parlementaire des députés CSV Emile Eicher et Marcel Oberweis.
« D’après les statistiques de 2013, elles produisent quelque 58 GWh d’électricité renouvelable et quelque 76 GWh de chaleur renouvelable, dont 13 GWh de chaleur renouvelable commercialisée, ont poursuivi les ministres. Quant au biogaz injecté dans le réseau de gaz naturel, il existe trois installations produisant, d’après les statistiques 2013, un total d’environ 50 GWh de biogaz injecté dans le réseau du gaz naturel. »
> « Un cadre favorable »
Ce n’est pas suffisant. Ainsi, l’année dernière, une nouvelle réglementation sur la promotion de la production de l’électricité à partir de sources d’énergie renouvelables est entrée en vigueur. Elle « vise à apporter un certain nombre d’incitatifs nouveaux à la filière biogaz », avancent Étienne Schneider et Carole Dieschbourg.
« Il s’agit de donner un nouvel élan à la production d’électricité à partir de biogaz au Luxembourg par une augmentation moyenne de 31% des tarifs d’injection pour les nouvelles installations de production et par un soutien plus intensif au niveau de l’utilisation de lisier et de la commercialisation de la chaleur renouvelable produite », soulignent les ministres.
À côté de ces rémunérations, des aides à l’investissement sont prévues en vertu de la loi modifiée du 18 février 2010 relative au régime d’aides à la protection de l’environnement et à l’utilisation rationnelle des ressources naturelles.
Selon Étienne Schneider et Carole Dieschbourg, « ces incitatifs définissent un cadre favorable aux nouvelles installations de production d’électricité à partir de biogaz en vue de leur contribution aux objectifs du Luxembourg à l’horizon 2020 ».
De notre journaliste Guillaume Chassaing