Le Parti pirate part à l’abordage des communales

Le Parti pirate a tenu son congrès national, samedi, à Helmdange, en se focalisant sur les élections communales de 2017. La formation entend apporter du sang frais au niveau des pouvoirs locaux.

Fort de ses 369 membres, le Parti pirate part à l’abordage des communales. Il est en train d’établir ses listes électorales, qui seront définitivement validées autour de Pâques, à l’occasion d’un nouveau congrès qui s’attachera à finaliser la stratégie et le programme électoral du parti.

Le Parti pirate a mis la machine électorale en route, comme l’indique Sven Clement, l’indéboulonnable président du parti, qui a été reconduit dans ses fonctions, samedi : «Nous sommes en négociation très avancée pour finaliser certaines listes, entre autres pour la Ville de Luxembourg, où ça s’annonce difficile, d’un point de vue logistique et organisationnel, de trouver des candidats dans tous les quartiers.»

Cela étant, Sven Clement reste optimiste et se réjouit que son parti puisse compter sur «pas mal de candidats dans les communes où les listes partisanes ne sont pas nécessaires. Dans celles-ci, nous sommes déjà plus avancés et préparons déjà la campagne avec eux.» Les communes de moins de 3 000 habitants, où les élections se font d’après le système de la majorité relative, causent donc moins de soucis au parti. Au contraire des communes plus peuplées, où les élections se déroulent au scrutin de liste avec représentation proportionnelle, impliquant que les formations politiques constituent des listes de candidats.

Concrètement, les communes actuellement visées par les pirates, qui ont pour objectif de faire entrer trois conseillers communaux dans chacune des quatre circonscriptions électorales (Centre, Sud, Nord, Est), sont, hormis la capitale : Clervaux, Pétange ou encore Kehlen, où les négociations ont plus ou moins débuté, en vue de ficeler des listes pirates.

Le «sentiment de népotisme»

Sur le fond, lors de la future campagne électorale des communales, les pirates chercheront à proposer «une véritable alternative au pouvoir établi au niveau local». Dans ce sens, le parti veut en finir avec «le sentiment de népotisme et le gaspillage d’argent dans la gestion des communes du pays», martèle Sven Clement, qui appelle à un vent nouveau.

«Nous souhaitons l’apparition de nouveaux visages et de nouvelles idées», a-t-il encore indiqué. À propos des compétences des élus locaux, décriées récemment par le secrétaire général de la Fédération générale de la fonction communale, Sven Clement estime que des cycles de formations de «bonne gestion communale» devront être, à terme, dispensés et qu’il faudra se diriger vers la limitation du cumul des mandats.

Par ailleurs, si le congrès de samedi consistait avant tout en une mise à jour de la structure interne du parti (lire encadré bleu), certains dossiers purement politiques, outre les élections communales, ont néanmoins été discutés. Les pirates ont ainsi réitéré leur rejet du CETA et du TTIP. Ils ont évoqué l’état social du pays : «Il est inacceptable que des personnes travaillant 40 heures par semaines tombent sous le seuil de pauvreté.»

Et ils ont abordé la question des infrastructures. Sur ce dernier point, Sven Clement a souligné qu’il faut «pouvoir libéraliser le marché, afin d’éviter tout monopole au niveau des travaux d’infrastructure».

Claude Damiani