Rares sont les ingénieurs qui font preuve de compétence sociale. Quelques-uns s’attachent même au génie militaire et construisent des ouvrages qui servent à la défense et à la destruction. L’une des rares exceptions dans cette corporation a été Vauban, l’architecte du roi, qui avait fait escale également au Luxembourg et qui avait commencé sa carrière par le développement d’un concept fiscal, en particulier la collecte de la dîme (également à charge de la noblesse et du clergé) au profit de son roi de France.
Des générations d’historiens et de cartographes pensaient qu’avec le départ de la garnison prussienne (1867) et la fin de la Seconde Guerre mondiale, les plans de la forteresse de Luxembourg avaient disparu ou avaient été détruits à Berlin. C’est en tout cas ce que Jemmy Koltz admettait, lui qui, dans les années 1930, avait encore eu l’occasion de consulter (et réaliser quelques copies) des collections prussiennes à Potsdam et Berlin. Collections qui n’étaient plus accessibles après la guerre.
La surprise fut donc grande, lorsque lors de la visite officielle du Grand-Duc en Allemagne (avril 2012) un accord de coopération scientifique put être conclu entre la Fondation Preussischer Kulturbesitz et les institutions luxembourgeoises à propos des documents encore en possession allemande.
La manifestation la plus concrète de cette coopération fut une exposition qui s’est tenue au musée Dräi Eechelen du 5 octobre 2013 au 31 mars 2014.
Jean Rhein