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La tentative de forage du robot Philae sur la comète « Tchouri » a échoué


Le robot européen Philae qui s’est posé en novembre sur la comète Tchourioumov-Guérassimenko, une première, n’est semble-t-il pas parvenu à effectuer un forage dans le sol, a indiqué mercredi un scientifique du Centre national d’études spatiales (CNES).

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Philae a atterri le 12 novembre sur la comète Tchourioumov-Guérassimenko, rebondissant avant de se stabiliser à la surface sur une pente. (Photo : AFP)

« Le robot Philae a malheureusement foré dans le vide et il va falloir attendre le printemps pour qu’il puisse recharger ses batteries et compléter sa mission arrêtée le 15 novembre », à savoir prélever des échantillons du noyau pour en analyser la composition, a expliqué à l’AFP Francis Rocard, responsable du programme Rosetta au CNES.

« Le responsable de l’expérience COSAC (chargé d’analyser les échantillons du noyau cométaire prélevés, ndlr) nous a dit n’avoir à deux reprises enregistré aucun signal et une troisième fois seulement un signal indiquant que le processus progressait…. donc c’est presque sûr » qu’aucun prélèvement de matériaux n’a eu lieu, a-t-il dit. « Une possibilité (pour expliquer le troisième signal, ndlr) serait qu’un grain du sol soit tombé dans le four à pyrolyse qui aurait pu être analysé par COSAC, mais un grain c’est très peu », a encore dit le scientifique du CNES.

La foreuse devait se déplacer de 560 mm par rapport à son point de référence, collecter un échantillon, revenir à son point de départ et déposer sa collecte dans le four en forme de godet permettant à COSAC de l’analyser. COSAC est équipé notamment d’un spectromètre de masse destiné à identifier et à quantifier des composés cométaires volatils, dont des molécules organiques complexes présentes dans les échantillons prélevés en surface et chauffés jusqu’à 600 degrés celsius dans les fours à usage unique.

COSAC a déjà donné des résultats puisque, selon son responsable, l’Allemand Fred Goesmann, les analyses réalisées sur les gaz « reniflés » après le premier contact avec la surface ont permis de détecter des molécules organiques complexes avec au moins trois atomes de carbone. « La composition du matériau cométaire (dur) n’est pas aujourd’hui connue. On pense qu’il s’agit d’un matériau organique », a dit Francis Rocard.

Les comètes, objets les plus primitifs du système solaire riches en carbone, ont pu apporter des molécules sur notre planète ayant contribué à l’émergence de la vie, estiment les scientifiques. Ils relèvent que le carbone est la charpente de base de la vie. Philae a atterri le 12 novembre sur la comète Tchourioumov-Guérassimenko rebondissant avant de se stabiliser à la surface sur une pente, coincé contre une espèce de falaise, une de ses trois pattes ne touchant pas le sol.

AFP